© Image Globe

La française enlevée au Kenya serait très malade

La DGSE va prendre part aux recherches pour retrouver la sexagénaire handicapée enlevée dans la nuit de vendredi à samedi au Kenya. D’après les dernières informations, elle se trouverait actuellement en Somalie. Le point sur l’enquête.

Marie Dedieu, sexagénaire française, a été enlevée au Kenya dans la nuit de vendredi à samedi. Ce dimanche, les responsables kényans affirment qu’elle se trouve en Somalie. Un de ses employés de maison a été arrêté.

Qui est-elle ?

Agée de 66 ans, Marie Dedieu est arrivée il y a une quinzaine d’années dans l’archipel de l’océan Indien, vivant d’abord sur la principale île de Lamu, avant de faire construire une maison il y a sept ans sur celle de Manda, qui lui fait face.

A cause d’un accident, cette Française, grande figure de la lutte féministe, est tétraplégique et doit se déplacer en fauteuil roulant. Mais c’est surtout son état de santé – elle serait atteinte d’un cancer qui inquiète son entourage. « Elle doit prendre des médicaments toutes les quatre heures. Je suis sûr qu’elle souffre beaucoup » sans son traitement, explique Abdul Alim, un de ses proches amis, membre de la direction de l’hôtel Peponi, un des plus importants de Lamu.

Le compagnon de Marie Dedieu s’appelle John Lepapa, un Kényan de 39 ans d’origine massaï. Il l’assiste et la suit à chacun de ses retours en France. Elle retourne au pays pour rendre visite à son père, âgé, qui vit Lorraine. Elle dispose également d’un appartement à Paris.

Comment s’est déroulé l’enlèvement ?

C’est dans la nuit de vendredi à samedi que l’enlèvement a eu lieu. Vers 3 heures du matin, un groupe d’hommes armés se rend au domicile de Marie Dedieu. Selon le compagnon de la victime, présent lors de l’agression, les ravisseurs étaient six à terre et quatre dans le bateau. Une employée de Marie Dedieu qui se trouvait dans un bâtiment adjacent, a expliqué être tombée nez-à-nez avec un homme armé alors qu’elle allait aux toilettes. « J’ai commencé à crier et cinq autres sont entrés », a-t-elle ajouté, précisant avoir été emmenée dans la maison de sa patronne.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les ravisseurs étaient en contact avec un des employés de Marie Dedieu. « L’homme, qui se trouve en détention, travaillait au domicile de la femme (enlevée) et il nous aide dans l’enquête », a indiqué une source policière. « Il y a des éléments que nous voulons qu’il clarifie car il a un rôle crucial dans cette enquête ».

Qui l’a enlevée ?

Le chef de l’administration de Lamu au Kenya estime assure que cet enlèvement « a dû être (perpétré par) les shebab », les insurgés islamistes somaliens. Ces derniers détiennent déjà un otage français, un agent des services de renseignement français enlevé le 14 juillet 2009 à Mogadiscio.

Les ravisseurs, qui parlaient semble-t-il somali, peuvent également être des bandits ou des pirates, susceptibles de monnayer ensuite leur otage auprès des shebab, nuance une source proche de l’enquête.

Où se trouve-t-elle ?

A l’annonce de l’agression, « les forces de sécurité sont entrées en action et ont poursuivi les ravisseurs qui se dirigeaient vers Ras Kamboni à bord d’un bateau rapide, » affirme un communiqué du gouvernement kényan. « Dans la fusillade qui a suivi entre les ravisseurs et la marine kényane, plusieurs ravisseurs ont été blessés mais ont réussi à entrer dans Ras Kamboni », en Somalie. Ce petit village côtier proche de la frontière avec le Kenya, est un ancien bastion des shebab, qui n’est plus aujourd’hui a priori sous le contrôle d’aucun groupe bien défini.

Où en sont les recherches ?

Le gouvernement kényan a envoyé des émissaires dans le village somalien où serait retenue la sexagénaire française enlevée près de Lamu, afin de négocier sa libération, a indiqué ce dimanche un haut responsable des services de sécurité kényans.

Les services secrets français ont également été dépêchés sur place pour la retrouver. Les agents de la DGSE vont tenter d’établir un contact avec les ravisseurs et vérifier que ceux-ci détiennent bien Marie Dedieu, en obtenant ce qu’ils appellent dans leur jargon des « preuves de vie » (vidéo, enregistrement audio, photo, effets personnels). Ils entreprendront eux-mêmes de négocier ensuite, a-t-on ajouté.

Y a-t-il eu des précédents ?


Le mois dernier, un couple de quinquagénaires britanniques avait été attaqué en pleine nuit dans leur bungalow du Kiwayu safari village, un hôtel de luxe situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de l’île de Lamu. Le mari avait été tué lors de l’agression. Sa femme aurait depuis été emmenée en Somalie par des pirates.

MAP, L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire