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La droite française désigne son champion pour la présidentielle 2017

La droite française connaîtra dimanche soir le nom de son candidat à la présidentielle 2017: François Fillon, favori, ou Alain Juppé, deux ex-Premiers ministres rivaux d’une primaire dont le vainqueur abordera l’année prochaine en position de force.

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 07H00 GMT et les Français ont jusqu’à 18H00 GMT pour participer à cette première primaire jamais organisée par la droite, qui a passionné les Français.

Partisan d’une thérapie de choc pour « désétatiser » la France, François Fillon, 62 ans, est très libéral en économie, et affiche un programme conservateur sur les questions de société. Alain Juppé, 71 ans, plus modéré, plaide pour des « réformes profondes » mais « sans brutalité ».

Quelque 4,3 millions de personnes ont participé au premier tour dimanche dernier et plus de 8 millions de téléspectateurs ont suivi l’ultime débat télévisé entre les deux hommes jeudi soir.

L’enjeu est majeur. Face à une gauche plus divisée que jamais, celui qui portera les couleurs de la droite a de fortes chances de figurer dans six mois au second tour de la présidentielle, avec la candidate d’extrême droite Marine Le Pen. A en croire les sondeurs aujourd’hui, il l’emporterait face à cette dernière.

Le premier tour a été marqué par la victoire inattendue de François Fillon, longtemps considéré comme un outsider mais arrivé largement en tête avec plus de 44% des suffrages.

A l’issue d’une spectaculaire remontée, M. Fillon est venu bousculer un duel annoncé de longue date entre l’ex-président Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

Ce dernier est arrivé loin derrière (28%) alors qu’il avait fait la course en tête pendant des mois dans les sondages. Et Nicolas Sarkozy, 61 ans, qui a été un des premiers à voter dimanche, a été éliminé sans appel de la compétition.

L’ex-chef de l’Etat avait annoncé immédiatement après sa défaite qu’il apportait son soutien à François Fillon.

Les derniers sondages lui promettent une victoire de ce dernier avec 61% des suffrages contre 39% à Alain Juppé.

– Guerre froide à gauche –

Largement distancé, le maire de Bordeaux (sud-ouest) a tenté de refaire son retard entre les deux tours, en multipliant les attaques contre les positions et le programme de son rival.

François Fillon est un « ultralibéral » dont le programme n’est « pas crédible », voire « brutal », a-t-il asséné en référence à la promesse de M. Fillon de supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires en cinq ans.

M. Juppé a aussi taclé un « traditionaliste », qui a émis des réserves personnelles sur l’avortement compte tenu de sa foi catholique et bénéficie de soutiens d’opposants au mariage gay et même d’une partie de l’extrême droite.

Enfin, Alain Juppé a estimé que M. Fillon faisait preuve d’une « complaisance excessive » envers le président russe Vladimir Poutine.

« C’est vrai que mon projet est plus radical, peut-être plus difficile », a rétorqué M. Fillon, accusant en retour Alain Juppé de ne « pas vouloir vraiment changer les choses ».

La primaire est ouverte à tous. Au premier tour, de nombreux électeurs de gauche avaient voté pour s’assurer d’un échec de Nicolas Sarkozy.

Le camp socialiste, suspendu à une décision du président François Hollande de se représenter ou pas – il doit se déterminer d’ici le 15 décembre -, prévoit de son côté une primaire en janvier.

Très impopulaire, le président François Hollande est depuis plusieurs jours en guerre froide avec son Premier ministre Manuel Valls, qui se verrait bien porter les couleurs de la gauche à la présidentielle. Dernière illustration de cette lutte sourde, Manuel Valls n’exclut pas, dans un entretien publié par le Journal du Dimanche, d’être candidat à la primaire de gauche face au président sortant.

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