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La déclaration d’indépendance du Kosovo est légale

La décision de la Cour internationale de Justice était très attendue, ce jeudi, notamment par la Serbie, dont le Kosovo s’est désolidarisé il y a deux ans.

La déclaration d’indépendance du Kosovo, proclamée le 17 février 2008, « n’a pas violé le droit international général », a estimé jeudi la Cour internationale de Justice (CIJ) dans un avis consultatif sur la légalité de cette déclaration.

La Serbie, qui considère ce territoire comme sa province méridionale, avait obtenu le 8 octobre 2008 de l’Assemblée générale des Nations unies qu’elle saisisse la CIJ sur la légalité de la proclamation d’indépendance du Kosovo du 17 février 2008. Elle espèrait qu’une opinion de la cour favorable à ses positions permettrait de nouvelles négociations sur le statut du Kosovo, ce dont Pristina ne veut pas entendre parler.

« Si le tribunal soutenait la sécession, aucune frontière dans le monde et dans la région ne serait sûre », avait affirmé jeudi matin à La Haye le ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic, cité par l’agence Tanjug. « Il ne faut pas en tirer des conclusions avant une analyse soigneuse. Ce processus sera terminé à l’Assemblée générale de l’ONU qui doit confirmer l’opinion de la cour et faire une conclusion politique sur la voie à suivre », a-t-il ajouté.

Le gouvernement kosovar espère que l’appui de la CIJ convaincra les Etats et organisations internationales qui ne l’ont pas encore reconnu. Soixante-neuf pays, dont les Etats-Unis et 22 des 27 pays de l’Union européenne, ont jusqu’ici reconnu l’indépendance du Kosovo, qui compte deux millions d’habitants dont 90% sont Albanais. La Russie, allié traditionnel de Belgrade, ne reconnaît pas l’indépendance.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

La CIJ, c’est quoi?

La Cour internationale de justice (CIJ) est composée de 15 juges nommés pour neuf ans par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations unies. Elle a rendu 24 avis consultatifs sur demande de l’ONU, depuis sa création en 1946. Ces avis consultatifs de la cour n’ont pas d’effet contraignant. « Il appartient aux institutions ou organes internationaux qui les ont demandés de décider, par les moyens qui leur sont propres, de la suite à réserver à ces avis », précisent ses statuts.

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