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La Croatie élit son président ce dimanche

Les Croates sont appelés aux urnes dimanche pour élire leur chef de l’État, le président sortant, le social-démocrate Ivo Josipovic, caracolant en tête des sondages dans cette ex-république yougoslave, dernier membre de l’Union européenne, confrontée à une sévère crise économique.

Quatre candidats briguent la magistrature suprême, et M. Josipovic, juriste de formation et compositeur de musique classique, devrait affronter au second tour, le 11 janvier, la candidate du camp conservateur, Kolinda Grabar Kitarovic, ancien chef de la diplomatie croate (2003-2008).

Selon un dernier sondage, M. Josipovic, qui brigue un deuxième mandat successif de cinq ans, est crédité de 46,5% de voix contre 34,9% pour sa rivale.

La Constitution croate donne au président des pouvoirs limités. Il est le commandant suprême des forces armées et gère ensemble avec le gouvernement la politique étrangère.

Dans un pays qui se prépare à célébrer les fêtes de fin d’année, durant une campagne électorale terne, les deux principaux candidats ont promis d’oeuvrer pour redresser l’économie, même si ces attributions ne relèvent pas de la fonction présidentielle.

Mme Grabar Kitarovic, 46 ans, candidate de la Communauté démocratique croate (HDZ, opposition), s’est employée à critiquer son rival pour avoir « échoué » à pousser le gouvernement à faire des réformes économiques.

« Josipovic n’a pas expliqué pourquoi il n’a pas fait appel aux pouvoirs présidentiels pour faire bouger les choses. Il porte la responsabilité, avec le gouvernement, pour la situation » grave dans laquelle se trouve le pays, a lancé Mme Grabar Kitarovic, ex-ambassadeur de son pays aux États-Unis, nommée en 2011 adjointe du secrétaire général de l’Otan chargée des informations publiques.

La Croatie est en récession quasiment permanente depuis 2008 et la dette publique y représente presque 80% du PIB. Son adhésion en 2013 à l’UE ne l’a pas aidée à sortir du marasme économique.

Son PIB devrait de nouveau reculer en 2014, d’environ 0,5%. Le taux de chômage frôle les 20% et un jeune sur deux est sans emploi.

Homme politique posé, M. Josipovic, 57 ans, est critiqué par ses détracteurs pour sa politique conciliante visant à « essayer de rester dans de bons termes avec tout le monde », ce qui lui a valu, selon eux, de ne pas avoir d’opinion claire sur des sujets importants. Mais, à l’approche des élections, il s’est montré plus ferme et a même critiqué le gouvernement de centre-gauche (SDP) pour son incapacité de sortir le pays de la crise économique. Il a promis d’améliorer la situation économique ainsi que de « créer un emploi pour chaque jeune dans le pays ».

Même s’il reste l’homme politique le plus populaire dans le pays, son image souffre en raison de l’échec économique du gouvernement du Premier ministre Zoran Milanovic.

A l’approche des élections législatives prévues vers la fin 2015, cette élection sera également un test pour le rapport de forces entre la gauche au pouvoir et les conservateurs (opposition).

La coalition au pouvoir est mise à mal par la très longue crise économique, une situation dont les conservateurs du HDZ entendent profiter.

Les deux autres candidats à la présidentielle sont Milan Kujundzic, un nationaliste âgé de 57 ans, et un jeune militant de la société civile, Ivan Vilibor Sincic, 24 ans, devenu assez populaire en s’opposant à l’expulsion de leurs appartements de personnes endettées incapables de rembourser leurs crédits.

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