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La Corée du Sud procède à des exercices d’artillerie

L’armée sud-coréenne a effectué lundi des exercices d’artillerie à munitions réelles sur une île proche de la ligne de démarcation avec la Corée du Nord.

La Corée du Sud a décidé de montrer les dents. Alors la tension avec le voisin nord-coréen ne retombe pas, son armée a procédé des exercices d’artillerie ce lundi 20 décembre. Les exercices ont débuté à 14h30 (05h30 GMT) sur l’île de Yeonpyeong, celle-là même qui avait été prise pour cible par l’artillerie nord-coréenne le 23 novembre, faisant alors quatre morts – deux militaires et deux civils.

Le ministère sud-coréen de la Défense a rapporté un moment plus tard que les exercices d’artillerie avaient cessé sur Yeonpyeong, ce qu’un correspondant de Reuters présent sur place a confirmé. Selon ce dernier, les tirs d’artillerie ont duré deux heures.

Retour des experts nucléaires internationaux

Ces exercices, qui auraient dû normalement commencer samedi, ont été retardés par le brouillard, offrant à l’Onu l’occasion d’organiser dimanche une réunion du Conseil de sécurité pour apaiser les tensions entre les deux Etats de la péninsule, car la Corée du Nord a menacé d’une riposte musclée en cas d’exercices sud-coréens dans les parages de Yeonpyeong.

Après plus de huit heures de négociations, le Conseil s’est séparé cependant sur un constat d’échec, les cinq membres permanents ne parvenant pas à s’accorder sur une condamnation publique de la Corée du Nord comme responsable de la crise.

Tous les habitants de l’île de Yeonpyeong ainsi que ceux des îles voisines ont été invités avant le début des exercices à se rendre dans des abris antiaériens.

Pyongyang a indiqué la semaine passée que le maintien de ces opérations d’entraînement serait suicidaire et qu’il était prêt à mener des représailles si elles avaient lieu.

Lundi, le régime communiste a annoncé accepter le retour des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) après des discussions avec le sénateur américain Bill Richardson.
Selon la chaîne de télévision CNN, la Corée du Nord a accepté le retour du personnel de l’AIEA dans une centrale nucléaire du pays et a accepté de « négocier la vente de 12 000 barres récentes de combustible et de les acheminer hors du pays, sans doute vers la Corée du Sud ».

Pas d’accord à l’ONU

Tentant de trouver une solution à cette crise, le Conseil de sécurité des Nations unies réuni dimanche n’est pas parvenu à s’accorder en raison de divergences trop importantes entre les membres permanents.

Selon la représentante américaine Susan Rice, une « large majorité » des 15 membres du conseil a « clairement soutenu une condamnation de l’attaque du 23 novembre » mais « il n’y avait pas d’unanimité sur ce point », a-t-elle précisé.

Selon des diplomates occidentaux, la Chine et la Russie ont soutenu un communiqué peu clair, évitant de faire porter la responsabilité de l’incident sur la Corée du Nord mais appelant les deux Etats de la péninsule à faire preuve de retenue.

Le représentant russe Vitali Tchourkine, à l’initiative duquel avait été convoquée la réunion sur la crise coréenne, s’est déclaré déçu de l’absence d’accord sur un communiqué commun. « J’espère malgré tout que les contacts entre les délégations et entre les capitales aboutiront à une issue satisfaisante », a-t-il dit.

La Russie avait diffusé auprès des membres du Conseil de sécurité un projet de déclaration appelant à « une retenue maximale » et demandant au secrétaire général Ban Ki-moon de dépêcher un émissaire à Séoul et Pyongyang pour empêcher que la crise échappe à tout contrôle.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, le Japon et la Corée du Sud ont rejeté le texte et ont exprimé leur soutien en faveur d’une résolution désignant Pyongyang comme responsable de la crise. Pékin et Moscou se sont opposés à cette position.
Tchourkine a précisé que Moscou restait fidèle à l’idée d’un émissaire dans la péninsule.

Alors que la déclaration de Susan Rice pouvait apparaître comme une impasse, d’autres diplomates ont indiqué qu’ils continuaient à travailler à une position commune.

Le vif.be, avec L’Express.fr

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