© Reuters

La Corée du Nord essuie un cinglant revers après l’échec d’un tir de missile

Pyongyang a subi un cinglant revers en échouant vendredi à tirer un missile, sans doute un Musudan, qui a explosé en plein vol, après avoir revendiqué ces derniers mois une série d’avancées dans ses programmes nucléaire et balistique interdits.

Le ministère américain de la Défense a confirmé que le missile balistique de moyenne portée avait explosé en plein vol.

« Il s’agit d’une tentative de lancement catastrophique qui s’est terminée par une boule de feu », a affirmé à la presse un porte-parole du Pentagone, Jeff Davis.

L’ONU a pour sa part jugé « inquiétant » cet essai et appelé Pyongyang à la « retenue », selon son porte-parole Farhan Haq.

Le missile se trouvait sans doute sur un lanceur mobile, car il a été tiré depuis la côte Est du pays, un lieu inhabituel pour ce genre de tests, a précisé M. Davis.

Cet essai risque de nourrir les discussions en cours entre Washington et Séoul sur un possible déploiement en Corée du Sud du système antimissile américain dit THAAD. « On fait ça à cause des provocations continues de la Corée du Nord », a souligné M. Davis.

Un responsable des renseignements sud-coréens, cité par l’agence sud-coréenne Yonhap, avait déclaré plus tôt que le projectile, qui a disparu des écrans radars quelques secondes après son lancement, avait vraisemblablement explosé en vol.

La Corée du Sud s’attendait à ce que Pyongyang tente vendredi –jour anniversaire de la naissance du fondateur du régime Kim Il Sung (1912-1994) et férié– de faire voler pour la première fois son missile Musudan, dont la portée serait suffisante pour atteindre l’île américaine de Guam, dans le Pacifique.

Le test a été détecté et suivi par les forces armées américaines et sud-coréennes.

Les jours fériés, surtout les dates symboliques, sont toujours l’occasion de démonstrations de force en Corée du Nord.

Le régime nord-coréen prépare en outre le congrès de son parti, qui sera le premier en 36 ans. De nombreux observateurs estiment que, dans ce contexte, son dirigeant Kim Jong-un tente de mettre en valeur les « réussites » de sa politique.

Pyongyang a revendiqué ces derniers mois une série d’avancées dans ses programmes nucléaire et balistique interdits.

Le pays a notamment affirmé être parvenu à miniaturiser des têtes thermonucléaires pouvant être placées sur un missile balistique et à créer ainsi une « vraie » dissuasion nucléaire.

Samedi, il a annoncé avoir testé avec succès un moteur de missile balistique intercontinental (ICBM) qui lui assurerait la capacité d’effectuer une frappe nucléaire sur le continent américain.

Les spécialistes étrangers ont accueilli ces affirmations avec le plus grand scepticisme, tout en s’accordant à dire que ces programmes avaient fait d’importants progrès.

Mais s’il se confirme que l’engin testé vendredi était un Musudan, son échec alimenterait les doutes sur les véritables capacités de la Corée du Nord en matière de systèmes de vecteurs nucléaires.

La Corée du Nord a déjà tiré plusieurs missiles à courte et moyenne portée. Mais elle n’a jamais testé avec succès le Musudan, dont la portée est de 2.500 à 4.000 kilomètres et qui a été dévoilé en octobre 2010 lors d’un défilé militaire à Pyongyang.

Contenu partenaire