Le leader nord coréen Kim Jong Un devant son peuple manifestement ému © Reuters

La Corée du Nord coupable de crimes contre l’humanité « sans égal dans le monde contemporain »

La commission d’enquête de l’ONU sur les droits de l’homme en Corée du Nord a établi que des crimes contre l’humanité avaient bien été perpétrés dans ce pays mais pas de génocide, a réaffirmé mardi son président, Michael Kirby.

Michael Kirby, magistrat australien, s’exprimait lors d’une conférence à Washington à l’occasion du premier anniversaire du rapport d’enquête de la commission qu’il préside et qui a été mise sur pied par les Nations unies. « Nous avons conclu que des crimes contre l’humanité ont été commis. C’est une conclusion très grave qui impose à la communauté internationale de réclamer des comptes à ceux qui en sont responsables », a réaffirmé le juge Kirby devant le Center for Strategic and International Studies (CSIS).

Ce rapport de la commission d’enquête de l’ONU, rendu public en février 2014, concluait à des violations des droits de l’homme par la Corée du Nord « sans égal dans le monde contemporain ».

Pendant un an, les enquêteurs ont récolté des témoignages d’exilés nord-coréens et documenté un vaste réseau de camps de prisonniers détenant jusqu’à 120.000 personnes, ainsi que des cas de torture, d’exécutions sommaires et de viols. La responsabilité de ces violations se trouve au plus haut niveau de l’Etat, selon l’enquête, concluant qu’elles s’apparentaient à des crimes contre l’humanité. « Nous avons écrit au dirigeant suprême (nord-coréen Kim Jong-Un) pour l’avertir que des responsables de son gouvernement et peut-être lui-même pourraient être tenus responsables », a relaté M. Kirby, aux côtés d’autres responsables de l’ONU, des Etats-Unis et de la Corée du Sud.

Le juge a précisé que la notion de « génocide avait été abordée dans le rapport ». « La déception, c’est que c’est une définition très étroite, remontant à 1948 et qui n’est pas assez large pour conclure à un génocide et nous ne l’avons pas fait. Même si nous avions des doutes dans ce rapport, nous ne sommes pas allés jusqu’à conclure » au génocide, a déploré le magistrat.

Contenu partenaire