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La Colombie franchit le cap de la ratification de la paix avec les Farc

Le Vif

La Colombie a ratifié mercredi l’accord de paix avec la guérilla des Farc, texte qui tourne la page sanglante de plus d’un demi-siècle de guerre, mais qui a été renégocié afin d’inclure des propositions de l’opposition après son rejet par référendum en octobre.

« La proposition de ratification de l’accord de paix est approuvée », a annoncé la Chambre des députés en faisant état de 130 voix pour et 0 contre, sous les vivats et les applaudissements de l’assistance.

Les 130 députés présents, sur un total de 166, ont voté à l’unanimité en faveur de ce texte qui prévoit le désarmement des Farc et leur transformation en parti politique et mis au point après presque quatre ans de pourparlers, délocalisés à Cuba.

Le président Juan Manuel Santos, qui avait reçu la même semaine le prix Nobel pour sa détermination à mettre fin à la guerre, a salué la ratification en exprimant sa « gratitude au Congrès pour cet historique soutien à l’espérance de paix des Colombiens ».

Une première version de cet accord de quelque 300 pages, signée le 26 septembre, avait été rejetée le 2 octobre lors d’un référendum marqué par une abstention record de plus de 62% et où le « non » l’avait emporté d’une courte tête avec quelque 50.000 voix d’avance.

L’accord étant ratifié, il revient au Congrès de légiférer sur sa mise en application, en commençant par la loi d’amnistie des guérilleros pour leur permettre de se déplacer vers les zones où ils déposeront leurs armes, sous supervision de l’ONU.

« Demain (jeudi) c’est le Jour J. Ce qui veut dire que dans cinq jours débute le transfert de tous les membres des Farc vers les zones de transition », a affirmé M. Santos, qui entend parvenir à une « paix complète », en négociant aussi avec l’Armée de libération nationale (ELN), guérilla encore active avec environ 1.500 combattants.

Sur cette question de l’ELN, le gouvernement colombien a annoncé mercredi que les discussions avec cette guérilla pour définir la date de l’installation officielle de pourparlers de paix reprendront le 10 janvier.

C’est la quatrième fois que le gouvernement colombien entend faire la paix avec les Farc, la plus importante guérilla du pays et la plus ancienne des Amériques, issue en 1964 d’une insurrection paysanne et qui compte encore 5.765 combattants.

Les trois tentatives précédentes, sous les présidents Belisario Betancur (1982-1986), César Gaviria (1990-1994) et Andrés Pastrana (1998-2002), avaient échoué sans parvenir au stade de la ratification d’un accord comme cette fois.

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