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La Chine juge plusieurs militants des droits de l’homme

La Chinoise Ni Yulan, célèbre pour son combat contre les expropriations abusives, a été jugée jeudi, avec son époux, lors du troisième procès en moins d’une semaine d’un défenseur des droits de l’Homme en Chine où l’étau contre la dissidence se resserre encore.

Ce jeudi s’est tenu le procès de la Chinoise Ni Yulan et de son mari en lutte contre les expropriations abusives. Ces derniers temps, Pékin ne cesse d’accroître sa pression sur ceux qui défendent les libertés fondamentales.

La Chinoise Ni Yulan, célèbre pour son combat contre les expropriations abusives, a été jugée jeudi, avec son époux. Il s’agit du troisième procès en moins d’une semaine d’un défenseur des droits de l’Homme en Chine où l’étau contre la dissidence se resserre encore.

Le procès, ouvert en matinée dans un tribunal de l’ouest de Pékin avec une forte présence policière, s’est terminé en début d’après-midi sans l’annonce du verdict, repoussée à une date non précisée. De nombreux diplomates et journalistes étrangers se trouvaient devant le tribunal.

« Un grand risque qu’elle soit jugée coupable »
Dong Jiqin et Ni Yulan avaient été arrêtés en avril alors que des dizaines de militants voyaient leurs libertés restreintes ou supprimées par des autorités chinoises inquiètes des risques de propagation de la révolte du printemps arabe. Ni et Dong avaient été accusés de « provoquer des troubles », de « détruire des biens publics et privés » et « d’abuser d’autres personnes de manière répétée avec des circonstances aggravantes ». La militante chinoise Ni Yulan a également été « accusée de fraude et de fabrication de faits ».

L’avocat du couple, Me Cheng Hai, a précisé que le couple avaient plaidé non coupable. Ni « a été détenue si longtemps (…). Cela a été une procédure légale anormale. Alors je pense qu’il y a un grand risque qu’elle soit jugée coupable », a commenté la fille du couple. Amnesty International a appelé les autorités à relâcher le couple.

Dix années de lutte
Ni et Dong ont apporté une assistance légale à de nombreuses familles victimes d’expropriations en Chine. Ils avaient entamé leur bras de fer avec les autorités en 2001, après que leur maison de Pékin eut été promise à la démolition. Le couple assure n’avoir pas reçu de compensations pour la destruction de sa demeure.
Contrairement à son époux, Ni a déjà eu affaire à la justice chinoise. Ayant reçu une formation d’avocate, elle avait été condamnée à un an de prison en 2002 pour « obstruction d’affaires officielles » puis à deux ans en 2008 pour « dommages à des biens publics » -alors qu’elle tentait de protéger sa maison de la démolition. Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, Ni a eu les rotules et les pieds brisés lors de sa détention en 2002, ce qui explique qu’elle en soit réduite à se déplacer depuis en fauteuil roulant.

Deux autres procès
Vendredi dernier, un tribunal du sud-ouest de la Chine a condamné le dissident et écrivain Chen Wei à neuf ans de prison pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ». Un autre dissident chinois connu, Chen Xi, qui avait participé au mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, a été condamné lundi dernier, également pour subversion, à dix ans de prison au terme d’un procès express, dans le sud-ouest de la Chine lui aussi. L’accusation de subversion est fréquemment utilisée pour faire taire les dissidents en Chine, comme le lauréat 2010 du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, condamné l’année précédente et qui purge actuellement une peine de 11 ans derrière les barreaux.

LeVif.be avec L’Express.fr

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