La Chine en guerre contre le golf

Les autorités communistes chinoises ont fermé 66 terrains de golf « illégaux », confirmant ainsi leur défiance à l’égard d’un loisir qu’elles ont longtemps dénoncé comme élitiste et bourgeois.

Ces fermetures, annoncées par un communiqué lundi soir du ministère du Territoire et des Ressources naturelles, s’inscrivent dans un contexte de lutte contre le train de vie luxueux des hauts fonctionnaires de l’administration. Ces parcours de golf, qui ne disposaient pas d’autorisation légale d’exploitation, sont répartis dans différentes régions du pays, notamment dans la capitale, Pékin, pour trois d’entre eux. Même l’île tropicale de Hainan, celle de la jet-set chinoise, fait les frais de cette campagne, avec trois terrains de golf obligés d’arrêter leur activité. Le ministère n’a pas précisé sur quelle période ont été imposées ces fermetures administratives. Le régime communiste chinois entretient une relation compliquée avec le golf, loisir qui fut un temps honni car classé parmi les passe-temps de la grande bourgeoisie étrangère, forcément décadente. Le premier parcours de golf en Chine a été seulement construit il y a 30 ans, quelques années après le début des réformes économiques et de l’ouverture. Tout le grand nord chinois souffre de surcroît d’un manque chronique d’eau, alors que les greens exigent une importante irrigation. En 2004, les autorités avaient donc décidé un moratoire sur la construction de terrains de golf, au nom de la préservation des terres agricoles. Mais, comme souvent en Chine, l’application de la mesure a laissé à désirer: en une décennie, le nombre de golfs a ainsi été multiplié par trois, passant de moins de 200 à plus de 600 aujourd’hui. Le pays compte même le plus grand golf du monde, dans la métropole méridionale de Shenzhen, un site de 20 km2 offrant douze parcours de 18 trous.

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