Le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, la princesse Astrid et Didier Reynders, lors d'une mission économique en Arabie saoudite en 2014. © BELGA/Benoît Doppagne

La Belgique a probablement soutenu la présence de l’Arabie Saoudite à la Commission des droits des femmes de l’ONU

La Belgique a probablement soutenu l’adhésion, vendredi dernier, de l’Arabie Saoudite à la commission des droits de la femme des Nations Unies. C’est la déduction que font les députés CD&V Els Van Hoof et Groen Wouter De Vriendt de la réponse que leur a donnée mercredi le ministre des Affaires Etrangères Didier Reynders (MR) en commission des Affaires Etrangères de la Chambre.

Le ministre ne l’a pas affirmé formellement, mais il a défendu le siège désormais occupé par l’Etat salafiste. Au sein des Nations-Unies, il faut débattre avec tout le monde et le dialogue doit rester possible avec chacun, a-t-il souligné.

« Un vote positif de la Belgique est tout simplement choquant et un coup dans l’estomac de tout qui se bat pour les droits de la femme », a dit Wouter De Vriendt. Le ministre « Reynders n’ose pas provoquer l’Arabie Saoudite, et ce faisant, il légitimise les violations des droits de la femme. A l’échelle du monde ce pays est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Les femmes y sont victimes de discrimination systématique », a-t-il expliqué, indiquant que Groen interpellera le Premier ministre Charles Michel à ce sujet.

Pour Els Van Hoof qui s’en est également indignée, « il est regrettable que la légitimité de ladite commission soit attaquée de la sorte ». A ses yeux, la Belgique a probablement été prise par surprise. Il y avait d’ailleurs 13 candidats pour autant de places et dans pareil cas de figure, on ne vote pas. Mais les Etats-Unis ont provoqué un vote de manière inattendue, a-t-elle expliqué.

La députée a estimé qu’il s’agissait d’une stratégie des Etats-Unis pour décrédibiliser cet organe. La commission des Nations Unies s’occupe des droits en matière sexuelle et de reproduction. Le président américain Donald Trump a décidé, peu après sa prestation de serment, de retirer les subsides américains destinés aux ONG qui aident les femmes et les jeunes filles à bénéficier d’avortements sécurisés, dans le domaine de l’obstétrique, de l’information sur la sexualité et des moyens de protection.

Contenu partenaire