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L’Union européenne menace de sanctionner la Côte d’Ivoire

L’Union européenne a menacé lundi d’imposer des sanctions à la Côte d’Ivoire si le pays ne met pas rapidement un terme à la crise née des résultats contestés du second tour de l’élection présidentielle.

« Catherine Ashton est prête à suivre les procédures qui prévoient des sanctions s’il n’y a pas une résolution rapide », a déclaré lundi la porte-parole de la Haute représentante de l’Union européenne aux Affaires étrangères, sans préciser la nature de ces possibles sanctions.

Néanmoins, en pareille situation, c’est généralement l’aide au développement qui est suspendue. A cet égard, la Côte d’Ivoire est un important bénéficiaire de l’aide de l’Union européenne.

Entre 2007 et 2013, l’aide européenne programmée à ce pays s’élève à plus de 254 millions d’euros, a indiqué la Commission européenne. Au total, le pays a perçu ces dernières décennies 1,7 milliard d’euros de l’Union européenne, a-t-elle ajouté.

Les ACP appellent au « respect de la voix du peuple »

Le secrétaire général de l’Organisation des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), Mohamed Ibn Chambas, a appelé lundi au respect de la « voix du peuple ivoirien », se réjouissant de la réponse claire des Etats d’Afrique occidentale à la crise politique ivoirienne.

« Pour sortir la Côte d’Ivoire de cette crise qui a trop duré, il faut respecter le résultat du scrutin », a commenté M. Ibn Chambas, en marge des Journées européennes du développement à Bruxelles.

« La situation est vraiment inquiétante mais on voit aussi une réponse claire rapide, et active du côté de la sous-région », a-t-il jugé.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné samedi l’investiture de Laurent Gbagbo en tant que président ivoirien et a annoncé pour mardi un sommet extraordinaire des dirigeants régionaux sur la situation, a-t-il rappelé.

Quant à l’Union africaine, elle a envoyé Thabo Mbeki comme médiateur, « qui est quelqu’un qui connaît bien le dossier ivoirien », a-t-il souligné.

Nous mettons « beaucoup d’espoirs en lui, pour essayer d’éviter une reprise des violences, et tenter d’assurer que la voix du peuple ivoirien soit respectée », a commenté M. Ibn Chambas.

La Côte d’Ivoire est plongée dans la crise politique depuis le second tour de l’élection présidentielle, avec deux rivaux revendiquant le poste suprême, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.

Des partisans de Ouattara protestent à Abidjan Des jeunes partisans d’Alassane Ouattara ont manifesté lundi matin en dressant des barricades et en incendiant des pneus dans des quartiers d’Abidjan, pour protester contre le maintien du président sortant Laurent Gbagbo au palais présidentiel.

Ils ont mis le feu à des pneus, érigé des barricades avec des bouts de bois, avant que la police ne les disperse à l’aide de gaz lacrymogènes.

A Treichville, plusieurs personnes ont été interpellées par la police et le calme était finalement revenu en fin de matinée, a rapporté une habitante.

Le Sud-Africain Thabo Mbeki poursuivait lundi une médiation à Abidjan alors que la déchirure s’aggravait entre les camps Gbagbo et Ouattara qui ont désormais chacun un Premier ministre.

La Côte d’Ivoire est plongée dans la crise politique depuis le second tour de l’élection présidentielle, avec deux rivaux revendiquant le poste suprême, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.

M. Gbagbo a été proclamé vendredi vainqueur de la présidentielle avec 51,45% des suffrages par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause, qui a invalidé les résultats d’une Commission électorale indépendante donnant son rival en tête avec 54,1%.

Les deux hommes ont prêté serment successivement samedi, M. Gbagbo lors d’une cérémonie au palais présidentiel et M. Ouattara par un courrier adressé au Conseil constitutionnel.

Le Vif.be, avec Belga

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