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L’Union européenne et Cuba, rapprochées d’ici à la fin de l’année

L’Union européenne et Cuba sont d’accord pour « accélérer le rythme » des négociations en vue de la normalisation de leurs relations, qu’ils espèrent conclure d’ici la fin 2015, a annoncé mardi la responsable de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

« Nous avons décidé aujourd’hui d’accélérer le rythme de nos négociations, avec l’espoir de parvenir à signer le cadre de notre dialogue (…) d’ici la fin de l’année », a déclaré devant la presse M. Mogherini à l’issue d’une visite marathon à Cuba.

La diplomate, premier responsable européen de ce niveau à se rendre dans l’île, a rencontré mardi plusieurs ministres et hauts responsables cubains, dont le président Raul Castro, avec lesquels elle a convenu d’augmenter le rythme et le niveau des rencontres entre La Havane et Bruxelles.

Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez est à ce titre attendu à Bruxelles le 22 avril prochain pour de nouvelles discussions en amont du quatrième round des pourparlers visant à conclure un « Accord de dialogue politique et de coopération », censé faciliter les relations entre le bloc des 28 et Cuba.

Au sujet des droits de l’homme, qui selon l’UE ont fait l’objet de « différences d’interprétation » à l’issue du dernier round début mars à La Havane, Mme Mogherini a dit avoir insisté auprès de la partie cubaine sur « la nécessité de structurer notre dialogue sur les droits de l’homme », sans toutefois aborder de « cas particuliers ».

« J’ai confiance dans notre capacité à continuer notre travail sur cette question », a-t-elle ajouté, qualifiant sur ce point son entrevue avec Raul Castro de « positive », alors que les autorités cubaines n’avaient de leur côté pas commenté ces entretiens mardi soir.

Dans le cadre de ces négociations lancées en avril 2014, Cuba souhaite que l’UE abandonne sa « position commune » qui depuis 1996 conditionne la coopération européenne avec le régime communiste à des avancées démocratiques.

De son côté, Bruxelles dit vouloir être en mesure de dialoguer de manière plus fluide avec La Havane et demande que Cuba signe ou ratifie enfin plusieurs traités internationaux sur les droits de l’homme.

Enfin, Mme Mogherini a annoncé la signature d’un nouvel accord pluri-annuel de coopération, prévoyant une aide européenne à Cuba de 50 millions d’euros d’ici 2020 destinée à des « secteurs clés » comme l’agriculture.

Washington lève des sanctions contre des entreprises commerçant avec Cuba

Au même moment, mardi 24 mars, le département américain du Trésor a levé ses sanctions contre une soixantaine d’entreprises et d’individus commerçant avec Cuba, à l’heure d’un rapprochement diplomatique entre les Etats-Unis et l’île communiste. La plus grande partie de ces entreprises sont installées hors de Cuba, notamment à Panama, où opèrent des navires battant pavillon de complaisance, notamment chypriote, selon la liste publiée par le Trésor.

Elles opèrent entre autres dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de la pêche.

Cette liste a été publié par l’OFAC (Office of Foreign Assets Control) chargé de sanctionner les entreprises faisant commerce avec des pays placés sous embargo américain.

Cuba est placé sous embargo total par les Etats-Unis depuis 1962.

Traditionnellement, les entreprises américaines ne sont pas autorisées à entrer en affaires avec les individus et entités sanctionnées par le Trésor.

Cette annonce intervient en plein réchauffement diplomatique américano-cubain.

Des diplomates des deux pays se sont rencontrés pour une troisième réunion il y a une dizaine de jours à La Havane et ont convenu à cette occasion de « maintenir leur communication à l’avenir », selon un communiqué du ministère cubain des Affaires étrangères.

Cette troisième réunion faisait suite à deux sessions de pourparlers tenues en janvier à La Havane et en février à Washington, dans la foulée de l’annonce historique le 17 décembre du rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis.

Le président américain Barack Obama souhaite la réouverture d’ambassades dans les deux capitales avant le Sommet des Amériques à Panama les 10 et 11 avril.

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