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L’Union européenne accepte d’examiner la candidature serbe

Les pays européens ont accepté lundi que la candidature serbe à l’UE soit examinée, permettant ainsi à Belgrade de franchir une étape symbolique importante dans son rapprochement avec le bloc des 27, ont indiqué des sources diplomatiques. La Serbie a franchi lundi une nouvelle étape mais sous l’hypothèque du sort de Ratko Mladic, toujours en fuite malgré les assurances et les efforts des autorités de Belgrade.

L’arrestation de l’ex-chef militaire de Serbes de Bosnie et de l’ex-leader des Serbes de Croatie, Goran Hadzic, les deux derniers fugitifs réclamés par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), reste une condition à toute progression future vers l’UE.

En dépit de la volonté politique du gouvernement pro-européen du président serbe Boris Tadic, dont les efforts ont produit certains résultats, notamment dans le démantèlement du réseau d’aide à Mladic, son arrestation tarde.

Lundi, M. Tadic a réaffirmé au quotidien International Herald Tribune que son gouvernement irait « jusqu’au bout de ses obligations internationales » en la matière.

Mais le président du Conseil national pour la coopération avec le TPI Rasim Ljajic se garde de donner une échéance. « Les services de sécurité investissent beaucoup d’efforts, travaillent intensément et coopèrent d’une manière excellente. Je suis sûr que ce travail sera achevé mais quand, comment et dans quelles circonstances, je ne sais pas », a-t-il dit à la télévision B92.

Mladic est recherché par la justice internationale depuis son inculpation en 1995, notamment pour son rôle dans le massacre d’environ 8.000 hommes et adolescents musulmans à Srebrenica (est de la
Bosnie).

Il a depuis disparu de la vie publique, restant plusieurs années dans les régions de Bosnie sous contrôle serbe avant de se déplacer à Belgrade, où est sa famille. Il y vit sans se cacher jusqu’à la chute du pouvoir du défunt président yougoslave Slobodan Milosevic en octobre 2000, vu, selon les médias, dans des cafés, restaurants ou encore assistant à des matchs de football.

Il disparaît ensuite à nouveau grâce à l’aide d’anciens compagnons d’armes, changeant fréquemment de cache et évitant de sortir.

Des années durant, les efforts pour l’arrêter se sont heurtés à un réseau de complicités, notamment des éléments nationalistes dans les rangs des services de sécurité.

Intensifiées depuis l’arrivée au pouvoir en 2008 de la coalition pro-européenne de M. Tadic, les recherches ont permis d’écarter progressivement nombre de ces complices, de couper les sources de financement et de multiplier les perquisitions, chez ses soutiens financiers présumés et au domicile de sa famille.

Des enregistrements de conversations téléphoniques du général et ses carnets ont notamment été découverts dans une maison appartenant à la famille. Ces documents ont été remis au TPIY.

Le procureur serbe pour les crimes de guerre Vladimir Vukcevic, chargé de traquer Mladic, a récemment souligné l’impact des fuites sur les recherches.

Il a ainsi révélé qu’en 2006 Mladic « était (pratiquement) dans nos mains ». L’opération a toutefois échoué car le chef des services de renseignements de l’époque a fait arrêter un complice, alertant ainsi le général fugitif.

« Il y a eu différentes périodes, à plusieurs reprises nous avons eu l’impression que son arrestation était proche et que nous étions sur la bonne voie, puis, il s’est avéré que cela était faux », a déclaré M. Ljajic.

M. Tadic a lui aussi souligné dans son interview lundi que Mladic avait bénéficié dans sa cavale du soutien « d’anciens officiers ou officiers à la retraite, qui ont aussi beaucoup d’expérience. Une majorité d’entre eux travaillait dans les services secrets ou de sécurité, était extrêmement bien entraînée aux techniques de dissimulation et d’évasion ».

Le Vif.be, avec Belga

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