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L’UMP s’enfonce chaque jour davantage dans le scandale financier

Le Vif

Après l’inculpation de Nicolas Sarkozy la semaine dernière, c’est au tour de Copé, l’ancien président de l’UMP, d’être accusé d’avoir plombé la comptabilité du parti. Le parti est criblé de dettes. Une dette qui s’élèverait à 80 millions d’euros. Retour sur les dépenses princières du couple Copé et sur l’affaire Bygmalion qui avait déjà mis en lumière une comptabilité quelque peu trouble.

Ce 8 juillet, l’audit financier chargé de vérifier la comptabilité de l’UMP rendra sa conclusion. Selon le journal du dimanche, elle est sans appel : la présidence de Jean-François Copé a plombé la comptabilité du parti. Pire, la dette du parti atteindrait la somme astronomique de 80 millions d’euros. Au point que pour la deuxième année de suite, l’UMP pourrait ne pas honorer ses prêts bancaires. Les causes de ces dettes seraient en partie liées au train de vie extravagant de Jean-François Copé et de ses proches. Le JDD avance notamment des factures de billets d’avion pour 51.000 euros pour Copé et sa femme rien que pour l’année 2013. Mais ce qui grèverait vraiment les finances de l’UMP, c’est le salaire de certains de ces cadres.

Par exemple l’ex-directeur général du parti touchait 10.000 euros nets par mois. Un simple collaborateur d’un vice-président du parti peut être payé jusqu’à 6.200 euros nets. Sans parler de la guerre intestine entre Copé et Fillon pour la présidence de l’UMP à l’automne 2012 qui aurait coûté près d’un million d’euros au parti. Cela fait un peu cher l’irrégularité de votes. Si ces chiffres s’avéraient exacts, ils viendraient se rajouter aux remous provoqués par les meetings surfacturés ou tout simplement inexistants révélés par l’affaire Bygmalion.

L’affaire Bygmalion, surfacturation et fausse facture

Depuis quelque mois le parti est englué dans l’affaire « Bygmalion », du nom d’une société de communication qui aurait produit de fausses factures pour le parti. Plainte contre X, perquisitions au siège du parti et dans l’entreprise… Pour mieux comprendre le tollé qui entoure la dette de l’UMP, retour sur l’affaire qui fait trembler le principal parti d’opposition français.

Bygmalion est une boîte de com’ créée en 2008 par Bastien Millot et Guy Alves, tous deux très proches de Jean-François Copé. Ils sont alors nombreux à se demander comment cette boîte a pu tant prospérer en si peu de temps alors que son principal client, l’UMP, a vu ses finances plonger dans le rouge. Pour les médias français, cette réussite éclair est due au fait que les meetings organisés par la compagnie pour l’UMP étaient tout simplement surfacturés. Selon le journal Le Point, la Société Bygmalion aurait empoché huit millions d’euros pour assurer la tenue des meetings de campagne. Des tarifs largement supérieurs à ceux pratiqués d’ordinaire. Libération pour sa part assure que l’UMP a payé 18 millions d’euros pour l’organisation de 70 événements pendant la campagne de Nicolas Sarkozy de 2012. Sauf que, toujours selon le quotidien, il y a encore un plus gros problème parce qu’en plus d’être surfacturé, certains évènements étaient fictifs. À 299.000 euros l’événement en moyenne, beaucoup se demandent alors à quoi a bien pu servir l’argent s’il n’était pas destiné aux meetings.

Pour l’heure, deux hypothèses sont avancées: celle d’un enrichissement personnel de Jean-François Copé ou la création d’une « caisse noire » à son intention ou bien celle de frais de campagne déguisés pour Nicolas Sarkozy. Son plafond autorisé a en effet été largement dépassé. Cette deuxième hypothèse qui a encore pris de l’ampleur, fin mai, lorsque l’avocat de Bygmalion avoue l’émission de « fausses factures » pour quelque 10 millions d’euros à la demande de l’UMP. « Ce qui a été facturé sous le libellé ‘conventions’, ce sont les meetings de campagne de Nicolas Sarkozy » précise-t-il.

Fin juin, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d’escroquerie. Des juges financiers vont être saisis de l’enquête. L’enquête préliminaire sur Bygmalion s’était orientée vers des soupçons de financement illicite par l’UMP de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Leurs investigations porteront sur l’année 2012. Les dernières factures réglées par l’UMP à la filiale de Bygmalion l’avaient été en novembre de cette année, avait expliqué un cadre de la société. Bref ! Le parti n’en a pas encore terminé avec l’affaire Bygmalion et ses nombreux remous.

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