© AFP/Mahmoud Zayyat

L’Ukraine bloque le vote des électeurs russes sur son sol

La Russie a dénoncé vendredi une « ingérence » de Kiev dans ses affaires intérieures, après la décision des autorités ukrainiennes d’interdire aux électeurs russes l’accès aux consulats de leur pays pour voter dimanche lors du scrutin présidentiel.

« La décision des autorités ukrainiennes de ne pas admettre les citoyens russes dans l’ambassade et les consulats généraux de Russie le jour de l’élection présidentielle ne peut provoquer rien d’autre que l’indignation », a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué.

« Une ingérence ouverte dans les affaires intérieures de la Fédération de Russie est évidente et risque d’aboutir à une escalade des tensions dans les relations bilatérales », souligne le texte.

Ces actes « sans précédent (…) vont à l’encontre non seulement des Conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires, mais aussi des normes internationales de la défense des droits de l’homme », dénonce le ministère russe des Affaires étrangères.

Il semble que les autorités ukrainiennes, « guidées par leur sainte colère, ont décidé de prendre leur revanche sur de simples citoyens russes » pour se venger de l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en 2014, estime le communiqué.

Le ministre de l’Intérieur ukrainien Arsen Avakov a annoncé vendredi que la police gardant les représentations diplomatiques russes en Ukraine « à Kiev, Kharkiv, Odessa et Lviv, ne laissera pas les citoyens russes accéder à ces bâtiments pour voter ».

Il a expliqué que cette décision a été prise en réaction à la « tenue illégale » de l’élection présidentielle russe en Crimée, où des bureaux de vote seront ouverts notamment dans les villes de Sébastopol et Simféropol.

L’élection de dimanche, qui aura lieu exactement quatre ans après la ratification de l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine le 18 mars 2014, semble jouée d’avance, faute d’opposition véritable au président russe.

Ce dernier devrait ainsi remporter un quatrième mandat le portant au pouvoir jusqu’en 2024, après un troisième mandat marqué par la crise ukrainienne, où le rôle de Moscou a valu à la Russie des sanctions européennes et américaines, notamment pour l’annexion de la Crimée.

Moscou est également accusé par Kiev et les Occidentaux de soutenir militairement une rébellion séparatiste dans l’est de l’Ukraine, ce que le Kremlin dément.

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