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L’UE préoccupée par la détérioration de la situation en RDC

L’Union européenne a exprimé lundi sa « préoccupation » à propos de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où des combats opposent depuis plus de deux mois combats l’armée gouvernementale à des mutins ex-rebelles.

« L’UE suit avec préoccupation l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC et condamne la mutinerie et la reprise des combats dans la province du Nord-Kivu », indique une déclaration adoptée par les ministres des Affaires étrangères des Ving-sept, réunis à Luxembourg, à l’initiative du chef de la diplomatie belge, Didier Reynders.

Les Européens ont aussi appelé « tous les pays de la région » à coopérer activement avec les autorités congolaises à démobiliser le groupe M23 (Mouvement du 23 mars, dont se revendiquent les militaires entrés en mutinerie) et tous les autres groupes armés.

« L’UE est préoccupée par les rapports récents de soutien provenant de l’extérieur pour les mutins, en contravention du régime des sanctions imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Elle demande que des rapports crédibles fassent l’objet d’une enquête détaillée » par les Nations Unies, ajoute la déclaration, sans citer nommément le Rwanda, mis en cause par de nombreux témoignages ainsi que par l’ONG Human Rights Watch (HRW).

L’UE engage les partenaires dans la région, en particulier la RDC et le Rwanda, de continuer à parler de telle sorte que la violence puisse prendre fin dès que possible et une solution politique durable mise en place.

Les Vingt-sept invite également instamment tous les acteurs concernés, y compris les groupes armés, à n’épargner aucun effort pour protéger la population et permettre l’accès à l’assistance humanitaire.

L’UE réitère également son appel à ce que toutes les personnes responsables de violations graves (des droits de l’Homme) soient traduites en justice.

L’Union encourage enfin la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) à continuer les efforts de stabilisation qui relèvent de son mandat, et en particulier en ce qui concerne la protection de la population civile.

Didier Reynders satisfait

Didier Reynders s’est pour sa part déclaré, dans un communiqué, « particulièrement satisfait d’avoir porté la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est du Congo à l’attention du Conseil Affaires étrangères de l’UE ».

Selon lui, la Haute représentante pour la politique étrangère de l’UE, Catherine Ashton, a reconnu lundi dans son introduction l’extrême importance de la question.

M. Reynders a une nouvelle fois réclamé l’arrestation du général en fuite Bosco Ntaganda, un ex-rebelle qui avait été intégré à l’armée congolaise début 2009 et qui serait l’instigateur de la mutinerie du M23 et son transfert à la Cour pénale internationale (CPI).

Ntaganda est recherché par la CPI pour crimes de guerre pour recrutement et utilisation d’enfants dans les combats en 2002-2003 dans le district de l’Ituri (nord-est de la RDC).

« Tous les responsables de violations graves doivent être traduits en justice. L’impunité est inacceptable, et, en RDC comme ailleurs, peut être contrée par des instruments juridiques divers », a souligné le chef de la diplomatie belge.

M. Reynders doit rencontrer mardi soir à Bruxelles son homologue congolais, Raymond Tshibanda, qui a récemment accusé Kigali d’avoir soutenu la rébellion du M23.

Le Vif.be, avec Belga

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