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L’UE prend note du résultat serré et invite à dégager un large consensus national

L’UE « prend note des résultats » du référendum organisé dimanche en Turquie et invite les autorités nationales à dégager « un consensus national ». Les changements constitutionnels que la courte victoire du oui (51,2%) suppose seront « évalués à la lumière des obligations du pays en tant que candidat à l’adhésion à l’UE », indique une déclaration communiquée dimanche soir.

« A la lumière du résultat serré de ce référendum et des implications profondes des amendements constitutionnels, nous appelons aussi les autorités turques à rechercher un consensus national le plus large possible pour leur mise en place », stipule la déclaration, attribuée au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères Federica Mogherini et le commissaire européen à l’élargissement Johannes Hahn.

Les représentants de l’UE indiquent encore attendre « l’évaluation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de son bureau pour les institutions démocratiques et les droits de l’Homme (ODIHR) notamment sur les suspicions d’irrégularités. »

A l’annonce de la victoire du « oui » au référendum convoqué par le président turc Recep Tayyip Erdogan, visant à renforcer ses pouvoirs, celui-ci a invité « les organisations et les pays étrangers à respecter la décision de notre nation. » Les deux principaux partis d’opposition contestent la légitimité du scrutin et évoquent des manipulations. Le CHP et le HDP dénoncent une mesure annoncée à la dernière minute par le Haut-Conseil électoral turc (YSK), celle de considérer comme valides les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote dans lequel ils ont été glissés dans l’urne.

« Les amendements constitutionnels, et particulièrement leur mise en oeuvre, seront évalués à la lumière des obligations de la Turquie en tant que candidat à l’adhésion à l’Union européenne et en tant que membre du Conseil de l’Europe », insiste par ailleurs la déclaration de M. Juncker, Mme Mogherini et M. Hahn. Ils encourage en outre la Turquie « à répondre aux inquiétudes du Conseil de l’Europe et à ses recommandations, dont celle sur l’Etat d’urgence ».

Le Conseil de l’Europe a recommandé aux leaders turcs de « considérer avec prudence » les prochaines étapes à la lumière d’un résultat serré au référendum. « Il est de la plus grande importance de garantir l’indépendance de l’appareil judiciaire conformément au principe de l’état de droit consacré dans le Convention européenne des droits de l’homme », a réagi le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland. (Belga)

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