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L’UE lève l’obligation de visas pour les Albanais et les Bosniens

Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont approuvé lundi à Bruxelles la levée de l’obligation de visas pour les ressortissants d’Albanie et de Bosnie-Herzégovine se rendant dans l’espace Schengen pour des séjours de moins de trois mois, tout en prenant garde d’instaurer des mesures visant à éviter des flux migratoires tels que ceux qu’a connus la Belgique et d’autres Etats membres l’hiver dernier.

Cette exemption de visa, qui pourrait entrer en vigueur dès la mi-décembre, ne s’appliquera qu’aux détenteurs d’un passeport biométrique. Les pays figurant sur la « liste positive » exemptée de visa pourront être transférés vers la « liste négative », une option qui vise à rassurer les Etats membres frileux vis-à-vis de la libéralisation des visas.

La décision de levée de visa a été prise à l’unanimité malgré les réprobations de plusieurs Etats – dont la France et les Pays-Bas – craignant que l’Albanie et la Bosnie-Herzégovine ne satisfassent pas toujours aux critères de contrôle des frontières, de sécurité des passeports, de lutte contre le trafic d’êtres humains, etc.

La Commission européenne a d’ailleurs dû donner des garanties écrites qu’elle prêterait une attention particulière aux flux migratoires provenant des Balkans, via un mécanisme d’alerte précoce. Elle se réserve la possibilité de suspendre la levée de l’obligation de visa.

Mais le mécontentement des Etats membres récalcitrants vis-à-vis de la décision de ce lundi pourrait les pousser à rejeter les demandes d’adhésion pour 2011 de l’Albanie et la Bosnie à l’espace Schengen, qui requièrent l’unanimité au contraire de la décision sur les visas, qui aurait pu être prise à majorité qualifiée.

La Belgique, mais aussi l’Allemagne, la Suède et les Pays-Bas avaient dû, lors de la dernière levée de l’obligation de visas pour la Serbie, la Macédoine et le Monténégro en décembre 2009, gérer dans les mois qui ont suivi un afflux de ressortissants des communautés roms et albanophones de ces pays, venus demander l’asile politique.

Cette situation s’est répétée ces derniers mois, ce qui a poussé la Belgique à renouveler une mission dans les Balkans pour informer les autorités locales du fait qu’elle n’accordait pas l’asile sur base de critères économiques aux familles, souvent victimes de désinformation et de trafiquants.

En décembre 2009, la Bosnie-Herzégovine et l’Albanie n’avaient pu obtenir la libéralisation des visas en raison de progrès insuffisants en matière de lutte contre l’immigration clandestine et les trafics, mais la Commission a jugé en mai dernier que les deux pays respectaient désormais les critères. Le Parlement européen a donné son feu vert en octobre.

L’Union européenne vient par ailleurs d’entamer les travaux concernant une future libéralisation de visa pour les ressortissants du Kosovo, mais ce cas est infiniment plus complexe, cinq Etats membres de l’UE n’ayant pas encore reconnu ce nouvel Etat qui a proclamé son indépendance il y a deux ans.

Le Vif.be, avec Belga

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