Un orphelinat de Kampala, capitale de l'Ouganda. © REUTERS

L’Ouganda autorise le départ de quatre enfants vers la Belgique

Les autorités ougandaises ont donné leur accord pour le départ de quatre enfants adoptifs vers la Belgique.

Cette autorisation permettra aux enfants de venir rapidement en Belgique accompagnés de leurs parents depuis Kampala avec un visa humanitaire, a annoncé samedi le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, tout en saluant cette autorisation qui a permis de débloquer une situation rendue compliquée par un changement législatif en Ouganda.

Dix enfants adoptifs et leurs parents belges avaient été bloqués pendant plusieurs semaines en Ouganda en raison de problèmes juridiques. Si six d’entre eux avaient reçu, fin août, l’autorisation et le visa pour venir en Belgique avec leurs parents, quatre autres enfants et leurs parents se trouvaient toujours en Ouganda. Leur situation a été rendue plus compliquée par le fait que leur dossier a été déposé après l’entrée en vigueur en Ouganda d’une nouvelle loi sur l’adoption. Dans un souci d’éviter des abus, cette nouvelle législation réduit les possibilités pour les étrangers d’adopter un enfant ougandais ou d’en devenir tuteur. Elle prévoit notamment que les parents doivent séjourner durant un an en Ouganda avant d’être autorisés à quitter le pays avec leur(s) enfant(s).

Les autorités ougandaises ont donc finalement donné leur autorisation pour le départ vers la Belgique de ces quatre enfants adoptifs et de leurs parents.

Le feu vert ougandais intervient après une réunion entre Didier Reynders et le président Yoweri Kaguta Museveni, le 22 septembre dernier, en marge de l’assemblée générale des Nations unies à New York. Au cours de ce long entretien, le ministre belge avait reconnu le droit des autorités ougandaises à durcir les règles d’adoption pour éviter les abus mais avait demandé dans le même temps au président un « geste humanitaire », certains enfants souffrant de problèmes de santé. La bonne réputation de la Belgique a également joué un rôle: aucun cas d’abus ou de traite d’être humain n’a été recensé dans le cadre de l’adoption d’un enfant ougandais par un Belge.

Dans un communiqué publié samedi, le ministre belge des Affaires étrangères s’est dit « heureux que les parents pourront bientôt rentrer à la maison avec leurs enfants », estimant que ces derniers « ont vécu trop longtemps dans l’incertitude ». Tout en remerciant particulièrement le président Yoweri Kaguta Museveni, Didier Reynders souligne le fait que les autorités ougandaises et belges « ont eu des consultations permanentes » dans ce dossier.

Par ailleurs, M. Reynders a également insisté, dans un entretien à l’agence Belga, sur l’importance pour les organismes belges encadrant les démarches d’adoption internationale -dans le cas d’espèce, Kind en Gezin, le pendant flamand de l’ONE- d’informer correctement les parents sur les changements législatifs qui interviennent dans les différents pays en matière d’adoption internationale. « Autant je comprends la détresse des parents autant il faut que l’on insiste sur le fait que chaque pays a le droit de changer sa législation. Je souhaite que l’on soit bien attentif à cela dans les organismes en charge pour que l’on ne soit plus confronté à nouveau à ce genre de situations ».

Le ministre belge a demandé dans la foulée du feu vert ougandais la délivrance de visas aux parents et enfants concernés. Ceux-ci devraient s’envoler dans les prochaines heures pour la Belgique.

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