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L’OTAN va s’adapter aux « menaces du 21ème siècle »

Cinquante chefs d’Etat et de gouvernement, une feuille de route actualisée, des projets de défense contre les missiles balistiques et les attaques informatiques, les préparatifs d’une sortie d’Afghanistan…: les dirigeants de l’OTAN ont du pain sur la planche pour le sommet qu’ils tiennent vendredi et samedi à Lisbonne.

Ce 22ème sommet, « l’un des plus importants » en 61 ans pour l’Alliance atlantique selon son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, doit en effet permettre à l’OTAN de s’adapter aux « menaces du 21ème siècle » tout en élargissant ses partenariats avec d’autres grands acteurs de la scène mondiale.

Le sommet de Lisbonne donnera le jour à une « Alliance qui sera plus efficace, plus engagée et plus efficiente », a-t-il résumé devant la presse.

Il a démenti que l’OTAN ait l’ambition de s’ériger en « gendarme du monde ». Mais elle souhaite étendre ses partenariats, a-t-il précisé mercredi.

Un nouveau « concept stratégique » Le sommet débutera vendredi après-midi par une réunion à 28, destinée à approuver le nouveau « concept stratégique » de l’OTAN, une sorte de mode d’emploi réactualisé du traité fondateur de 1949 pour les dix prochaines années. L’actuel date de 1999, lorsque l’OTAN, engagée dans la guerre du Kosovo, ne comptait que seize membres. Il est dépassé par l’évolution de l’organisation, désormais engagée dans des opérations de combat en Afghanistan et luttant contre la piraterie dans le golfe d’Aden, bien loin de ses frontières originelles.

Le projet de texte du nouveau concept stratégique est, dans l’attente de son approbation, frappé du sceau « NATO secret ». Mais M. Rasmussen a déjà laissé entendre que l’OTAN devait améliorer ses cyber-défense, mieux coopérer avec les grands acteurs mondiaux – en proposant des partenariats notamment à l’Inde et à la Chine, en plus de l’Union européenne – et rendre ses forces armées plus « expéditionnaires ».

« L’OTAN va tendre la main pour se connecter avec nos partenaires autour du globe, à la fois des pays et des organisations », a-t-il expliqué lundi.

Un système de défense anti-missile M. Rasmussen s’est aussi fait l’avocat de la création d’un système de défense anti-missile capable de protéger le territoire des alliés européens et leurs populations contre des attaques pouvant provenir d’un nombre croissant de pays dotés de missiles balistiques, comme l’Iran – qui ne sera toutefois pas explicitement nommé à la demande de son voisin turc.

Selon lui, le coût d’interconnection des systèmes anti-missiles déjà en service dans les armées alliées afin de créer un tel bouclier est « de moins de 200 millions d’euros sur dix ans, à répartir entre les 28 pays membres de l’OTAN.

Les dirigeants alliés vont aussi inviter la Russie à étudier la possibilité de connecter le système anti-missile à venir de l’OTAN à celui dont dispose Moscou par « un échange de données et d’informations ».

Le président russe Dmitri Medvedev doit se joindre aux dirigeants alliés le samedi après-midi pour un sommet spécial du Conseil OTAN-Russie consacré à la défense anti-missile et à la coopération pratique entre Moscou et l’Alliance, notamment à propos de l’Afghanistan.

Samedi matin, le sommet s’élargira en effet aux 19 pays non-membres mais engagés aux côtés de l’OTAN au sein de la force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), à l’ONU, à l’Union européenne, à la Banque mondiale et au Japon.

Une stratégie de sortie du bourbier afghan Cette réunion, en présence du président afghan Hamid Karzaï, doit adopter une stratégie de sortie du bourbier afghan via le transfert progressif de 2011 à 2014 de la responsabilité des opérations aux forces de sécurité locales « si les conditions le permettent ».

L’OTAN réaffirmera toutefois son engagement à long terme envers l’Afghanistan, qui ira « au-delà de la mission de combat » actuelle.

Les chefs d’Etat et gouvernement vont enfin approuver des coupes claires dans la structure de commandement militaire alliée – avec un nombre de quartiers généraux amené à passer de onze à sept – et dans les agences, dont le nombre sera réduit de quatorze à trois, réparties en autant de piliers.

Le sommet ne décidera pas toutefois des fermetures de QG, laissant le soin aux ministres de la Défense d’opérer ces choix éminemment politiques d’ici juin prochain.

Le Vif.be, avec Belga

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