Alexeï Navalny. © Reuters

L’opposant russe Alexeï Navalny remis en liberté

Le Vif

L’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, a retrouvé la liberté vendredi après 25 jours passés en détention administrative pour l’organisation en juin à Moscou d’une manifestation anticorruption d’ampleur dans les rues de Moscou, interdite par les autorités.

« Je suis très heureux d’être de retour au bureau. Je suis très heureux que tout le monde ici soit énergique et d’humeur joyeuse », a déclaré M. Navalny dans les locaux du Fonds de lutte contre la corruption, l’organisation qu’il a créée pour dénoncer la corruption des élites.

« Tout a bien fonctionné ici sans moi et tout continuera à fonctionner aussi bien et même encore plus maintenant que je suis ici. Nous ne céderons pas à la pression et nous les vaincrons bientôt tous », a-t-il ajouté.

La police a transféré à la dernière minute Alexeï Navalny dans un autre centre de détention pour le remettre en liberté loin des caméras et des journalistes, selon sa porte-parole Kira Iarmich.

A la veille de sa libération, la police avait investi le local de campagne moscovite de M. Navalny, en bloquant l’accès et emportant ordinateurs, affiches et tracts de campagne.

Ce local de campagne est distinct du Fonds de lutte contre la corruption de M. Navalny.

Un permanencier de nuit qui s’y trouvait au moment de l’intervention a également été hospitalisé après avoir subi des violences de la part d’un policier qui lui reprochait d’avoir refusé de présenter ses documents d’identité, selon des partisans de M. Navalny.

Alexeï Navalny, qui entend défier Vladimir Poutine à la présidentielle en mars 2018, avait été condamné à une peine de 30 jours de détention, réduite ensuite à 25 jours, pour avoir appelé des milliers de Russes à descendre dans la rue pour protester contre la corruption le 12 juin.

Cette manifestation, tout comme la précédente fin mars, pour laquelle M. Navalny avait déjà écopé de 15 jours de prison, a été marquée par des centaines d’arrestations.

L’opposant a été la cible de nombreuses agressions, dont une avec un liquide vert qui a nécessité un traitement ophtalmologique en Espagne, mais également de plusieurs poursuites judiciaires visant selon ses partisans à entraver ses ambitions.

Son avenir politique demeure cependant flou, la commission électorale centrale l’ayant jugé en juin inapte à se présenter contre Vladimir Poutine en mars prochain en raison d’une condamnation de justice pour détournement de fonds.

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