Etienne Tshisekedi wa Mulumba. © Belga

L’opposant congolais Etienne Tshisekedi de retour en RDC

L’opposant historique congolais Etienne Tshisekedi wa Mulumba s’est envolé mercredi matin de Bruxelles à destination de Kinshasa, rentrant en République démocratique du Congo (RDC) après près de deux ans de convalescence en Belgique afin de poursuivre ses activités politiques dans un contexte de tensions croissantes, a-t-on appris auprès de son parti.

M. Tshisekedi a quitté l’aéroport de Bruxelles peu après 07h00 à bord d’un « jet privé » d’une dizaine de places emmenant huit membres de sa délégation, a indiqué un de ses collaborateurs de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), le principal parti d’opposition en RDC.

Son avion est attendu vers 14h00 locales à Kinshasa, a-t-il précisé à l’agence Belga.

Lundi, le secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu, avait assuré que « toutes les dispositions ont été prises en concertation avec le gouverneur de la ville de Kinshasa », André Kimbuta, pour le retour du vieil opposant.

L’UDPS a appelé la population kinoise à « se mobiliser massivement » pour réserver au président de l’UDPS « un accueil délirant, [mais] dans le calme et la discipline ».

« Les militants doivent arriver à l’aéroport et de là, nous allons nous diriger à la 10ème rue à Limete (la commune de Kinshasa qui abrite le siège de l’UDPS, ndlr) », avait expliqué lundi M. Mavungu.

A l’entrée du siège du parti, on trouve des prospectus sur lesquels on peut lire: « Congolaises et Congolais, Etienne Tshisekedi wa Mulumba rentre au pays par Kinshasa le mercredi 27 juillet. Venez nombreux l’accueillir depuis l’aéroport jusqu’à la 10ème rue Limete », avait constaté la radio onusienne Okapi.

M. Tshisekedi, 83 ans, en « convalescence » à Bruxelles, avait quitté la RDC le 16 août 2014 à bord d’un avion médicalisé. Il a intensifié ces derniers temps ses activités politiques, convoquant notamment début juin un « conclave » de l’opposition à Genval, en Brabant wallon.

Son retour intervient à quelques jours du lancement prévu des travaux préparatoires au « dialogue national » en vue d’élections « apaisées » en RDC, selon le calendrier publié par le facilitateur de l’Union africaine (UA), l’ex-Premier ministre togolais, Edem Kodjo.

Mais dimanche soir, une plate-forme d’opposition présidée par M. Tshisekedi, le « Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement », créé à Genval, a annoncé son refus de participer à ce dialogue national » et récusé le facilitateur désigné par l’UA.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée du président Joseph Kabila en novembre 2011 pour un second mandat, à l’issue de scrutins entachés de fraudes massives.

M. Tshisekedi était arrivé en deuxième position, selon les résultats officiels. Mais il se considère comme le « président élu ».

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. Aux termes de la Constitution, il ne peut se représenter et doit abandonner son poste le 19 décembre à la fin de son mandat.

A moins de six mois de cette échéance, aucune date n’a encore été fixée pour la présidentielle – censée se tenir avant le 19 septembre – et tout indique que celle-ci ne pourra pas être organisée dans les délais constitutionnels.

Un récent arrêt de la Cour constitutionnelle autorise dans ce cas le président à rester en fonctions jusqu’à l’élection de son successeur.

L’opposition, qui dénonce cet arrêt comme nul et non avenu, accuse depuis des mois M. Kabila de chercher à trahir la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

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