© AFP

L’ONU envisage d’autoriser une opération européenne en haute mer

L’ONU envisage d’autoriser les Européens à arraisonner des navires en haute mer pour tenter d’enrayer le flot de migrants en Méditerranée, ont indiqué mercredi des diplomates.

Ce projet de résolution se concentre sur la haute mer au large de la Libye, alors que l’Union européenne a lancé une mission navale censée mener aussi des opérations militaires contre les passeurs le long des côtes libyennes. Pour l’instant cette mission se limite à une première phase de surveillance et d’échanges d’informations. Traquer les passeurs au sol ou dans les eaux territoriales libyennes nécessiterait l’accord formel d’un gouvernement libyen d’unité nationale. Or les factions libyennes ne se sont pas encore mises d’accord là-dessus malgré les efforts de médiation de l’ONU. En attendant, l’idée est que l’ONU fournisse aux pays européens la légitimité internationale nécessaire pour agir en haute mer. Ils seraient ainsi autorisés à s’emparer de navires suspects pour les inspecter. S’ils trouvent des migrants à bord, ceux-ci seront secourus et pourront être acheminés vers l’Italie, où leurs éventuelles demandes d’asile seraient examinées. Les navires seraient saisis et détruits, ou démantelés pour les rendre inutilisables, et les passeurs poursuivis en justice. Pour l’instant ce projet de texte est discuté entre les cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Royaume uni, France, Chine, Russie) et les autres pays européens concernés. Il n’a pas encore été distribué à l’ensemble des 15 membres du Conseil. Selon l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine, qui préside le Conseil en septembre, il s’agit d’un texte « plus limité » que celui prévu initialement, qui portait sur l’ensemble de la mission navale envisagée par l’Union européenne. La résolution, d’inspiration britannique, « pourrait bien » être adoptée en septembre, a-t-il estimé. « Nous espérons pouvoir le faire dans les deux semaines à venir, avant l’Assemblée générale de l’ONU » qui tient sa session annuelle fin septembre, a confirmé un autre diplomate du Conseil. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a prévu d’organiser « une réunion à haut niveau » sur la crise migratoire le 30 septembre, en marge de l’Assemblée. Si l’Union européenne souhaite un feu vert formel de l’ONU pour la haute mer, c’est que les différents pays membres de l’UE n’ont pas la même latitude pour opérer dans cette zone, explique un diplomate. L’Italie par exemple a les coudées plus franches que le Royaume-uni ou l’Allemagne.

Contenu partenaire