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L’ONU accusée d’un manque de neutralité dans le conflit syrien

Stagiaire Le Vif

Un groupe de défense des droits de l’homme syrien accuse l’ONU de partialité dans le conflit. Celle-ci apporterait, selon eux, 99% de leur aide à des territoires contrôlés par le gouvernement.

Le groupe de défense des droits de l’homme, The Syria Campaign, a dénoncé dans l’un de ses rapports que 99% de l’aide apportée par l’ONU était directement dirigée aux territoires contrôlés par le gouvernement de Bachar Al-Assad. Il demande donc à l’ONU de « restaurer son impartialité« , explique Al Jazeera. Ce rapport établi par un certain nombre d’interviews de travailleurs humanitaires, mais aussi d’anciens et actuels membres de l’ONU sur place, met en lumière la violation des principes humanitaires et explique que cette manière d’agir risque d’alimenter encore plus la division qui existe dans le conflit.

Ce rapport décrit « une culture de conformité  » entre les différents organismes. La peur de se voir refuser des visas ou de devoir quitter Damas a amené l’ONU à toute une série de capitulations envers le gouvernement syrien qui ne sont pas nécessaires mais d’une portée considérable. L’échec des Nations Unies en mettant des limites à ses opérations a, selon The Syria Campaign, affaibli leur pouvoir de négociations avec le gouvernement syrien et permet à l’aide humanitaire de prendre part au litige présent en Syrie.

Signé par toute une série d’organisations qui défendent les droits de l’homme (Syria Civil Defence, Basmeh and Zeitooneh, The Syrian Network for Human Rights, Violations Documentation Center,…), il énumère qu’en « avril 2016, 88% de l’aide en nourriture livrée en Syrie irait directement aux territoires contrôlés par le gouvernement. Douze pour cent, en dehors de ces territoires non contrôlés. En août 2015, le gouvernement a dirigé plus de 99% des aides onusiennes vers son territoire. »

« Il faut restaurer la crédibilité de l’ONU »

« La réponse de l’ONU a été un échec systématique. Au lieu de baser cette réponse sur les besoins, ils ont déployé des milliards de dollars dans des programmes qui sont contrôlés par le régime et ses alliés« , explique Roger Hearn, ancien chef de l’agence UNRWA de l’ONU à Damas, au micro d’Al Jazeera.

Assaad al-Achi, directeur de Baytna Syria (La Syrie est notre maison) a, de son côté, accusé l’ONU de perdre sa crédibilité dans le conflit en Syrie et demande au secrétaire général, Ban Ki-moon de « restaurer la crédibilité de l’ONU en imposant des conditions sur ses relations avec le gouvernement syrien« .

Le porte-parole de l’ONU, Stephane Dujarric a expliqué à Al Jazeera que « décrire le travail humanitaire en Syrie comme n’étant pas impartial ou juste discrédite le fabuleux travail que nos collègues, pour la plupart syriens, font tous les jours pour livrer leurs aides au peuple syrien. « 

Le rapport s’appuie sur le fait que si les conditions de neutralité et d’impartialité ne sont pas remplies par l’Organisation des Nations Unies, la coopération avec le gouvernement syrien de Bachar Al-Assad doit cesser.

Par Ornella Diaz Suarez

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