James Brokenshire, le ministre britannique en charge de la province semi-autonome © Reuters

L’Irlande votera le 2 mars, suite à l’éclatement de la coalition

Le Vif

L’Irlande du Nord va organiser de nouvelles élections en mars en raison de la crise politique entre le Sinn Fein et le DUP, qui se partagent le pouvoir depuis les Accords de paix de 1998.

Le ministre britannique en charge de la province semi-autonome, James Brokenshire, a annoncé lundi à Belfast que les élections au parlement régional nord-irlandais se tiendraient le 2 mars, soit moins d’un an après le scrutin de mai 2016.

La crise a été déclenchée par la démission la semaine dernière du vice-Premier ministre et figure du Sinn Fein (nationaliste) Martin McGuinness. Sa démission a entraînée automatiquement celle de la Première ministre Arlene Foster, issue du parti unioniste DUP, en vertu d’une règle politique qui veut que le gouvernement régional est constitué d’une coalition entre unionistes et nationalistes.

Les deux partis avaient sept jours pour leur choisir un remplaçant. Le DUP a représenté Mme Foster. Mais le Sinn Fein a refusé de nommer un nouveau vice-Premier ministre pour succéder à M. McGuinness, qui a claqué la porte en dénonçant la mauvaise gestion par Mme Foster d’un dossier sur les énergies renouvelables.

Ce programme de subventions aux entreprises pour développer les énergies renouvelables, mis en place en 2015 sous son autorité alors qu’elle était ministre des Entreprises, aurait été mal ficelé et aurait donné lieu à des abus d’un montant évalué à plusieurs centaines de millions de livres par les médias nord-irlandais.

Il a été suspendu depuis mais les subventions vont continuer à être versées jusqu’en 2036 pour les entreprises qui ont déjà été désignées bénéficiaires.

M. Brokenshire a appelé les deux partis à « rétablir un partenariat » très rapidement après les élections. « Personne ne devrait sous-estimer le défi posé aux institutions politiques nord-irlandaises et ce qui est en jeu », a-t-il ajouté, alors que Londres se montre préoccupé de voir les Accords de paix de 1998, qui ont mis fin à trois décennies de violences ayant fait plus de 3.000 morts, risquent d’être fragilisés par cette crise politique.

Mais la députée du Sinn Fein, Michelle O’Neill, a affirmé devant le Parlement régional que son parti ne reviendrait au gouvernement que si « des changements réels et significatifs » intervenaient.

Mme Foster a pour sa part regretté la tenue de ces élections dont l’Irlande du Nord n’a, selon elle, pas besoin, au milieu du dossier du Brexit et d’un contexte économique mondial volatil. « L’Irlande du Nord comme ses habitants n’ont pas besoin d’une élection », a-t-elle dit estimant que le Sinn Fein avait provoqué un scrutin qui « pose un risque pour l’avenir et la stabilité » de la région.

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