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L’influence grandissante de Michelle Obama

Une journaliste du New York Times décrit, dans le livre The Obamas à paraître ce mardi, les relations houleuses entre la Première dame américaine et l’équipe dirigeante de son mari. La Maison Blanche dément.

Elle n’a jamais aimé la politique. Pourtant aujourd’hui, Michelle Obama, la femme de l’homme politique le plus puissant du monde, possède une influence que jalousent à la Maison Blanche les plus proches conseillers de son mari, Barack Obama.

C’est en substance ce que révèle le livre The Obamas, de Jodi Kantor, journaliste du célèbre journal américain The New York Times. L’ouvrage, qui doit paraître ce mardi, suscite de nombreuses réactions aux Etats-Unis, dont celle de la Maison Blanche qui dément les frictions -mais pas les tensions- dans l’équipe présidentielle, via son porte-parole.

« Ils ont inversé leurs rôles durant le mandat: elle n’avait pas foi en la politique puis a dépassé ses attentes, quand lui a chuté de l’aura post-électorale pour redevenir plus pragmatique », écrit la journaliste. L’influence grandissante de Michelle Obama à la Maison Blanche est telle que des frictions ont eu lieu avec les proches collaborateurs du président américain, selon son livre.

Relations houleuses avec Rahm et Gibbs

Ainsi début 2010, la Première dame redoutait que les compromis sur la réforme de l’assurance-maladie laissent aux électeurs l’image d’un Barack Obama « homme politique ordinaire ». Bien loin des ambitions qu’elle nourrissait pour lui. Ecoutant ces critiques, le secrétaire général de la Maison Blanche de l’époque, Rahm Emanuel, « s’est élevé contre son influence », d’après Jodi Kantor. Echaudé par le passage en force décidé sur cette réforme, le livre affirme que cette friction le motiva à donner sa démission fin 2010 pour briguer puis remporter la mairie de Chicago. L’intéressé nie aujourd’hui, dans les colonnes du Chicago Sun-Times, les accusations rapportées par le livre, parlant de « bonnes relations » avec le couple présidentiel. La même année, le porte-parole de la présidence, Robert Gibbs, se serait vivement emporté contre des objections rapportées par Michelle Obama, toujours d’après le même auteur. Il démissionna à son tour début 2011.

La Maison Blanche minimise les révélations

Les critiques relayées par le livre The Obamas ont poussé la Maison Blanche à réagir à son tour. « De tels livres ont tendance à exagérer les choses, à les rendre plus sensationnelles qu’elles ne le sont, et je pense que c’est le cas ici », a affirmé lundi le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. Mais sans remettre en cause l’explosion de colère attribuée à Robert Gibbs, rappelant même que la présidence « est un travail sous pression, où les enjeux sont importants ». « Ils n’ont nié aucun fait », souligne de son côté Jodi Kantor, selon des propos rapportés par le site Politico.

La journaliste, qui a interviewé une trentaine d’actuels ou anciens collaborateurs du président -et en cite nommément plusieurs- explique aussi combien Michelle Obama a éprouvé des difficultés à trouver sa place au sein de la Maison Blanche, en début de mandat. La Première dame s’y est installée avec son mari et leurs deux filles le 20 janvier 2009, trois mois après l’élection.

Si Michelle Obama a « parfois été critique, elle est aussi l’avocate la plus déterminée de son mari », rappelle toutefois l’auteur du livre. Et incarne désormais « le rôle qu’elle recherchait, dans l’amplification du message » du président américain.

Christophe Josset ; L’Express.fr

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