Helen Clark, directrice du PNUD © BELGAIMAGE

L’inégalité hommes-femmes coûte chaque année 95 milliards de dollars à l’Afrique sub-saharienne

Les inégalités entre hommes et femmes coûtent chaque année quelque 95 milliards de dollars à l’Afrique sub-saharienne, a affirmé dimanche le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), appelant le continent à prendre des mesures afin de bénéficier du « potentiel des femmes ».

« Là où il y a des hauts niveaux d’inégalités entre les genres, les sociétés passent à côté de quelque chose », a regretté Helen Clark, directrice du PNUD, dans un entretien à l’AFP. « Lorsqu’on n’exploite pas le plein potentiel des femmes, cela a un coût, que ce soit au niveau de la famille, de la communauté ou de la nation ».

Prenant l’exemple de l’agriculture, Mme Clark a détaillé : « dans de nombreux cas, les femmes ne peuvent pas posséder de terres ou hériter de terres, ce qui rend difficile pour elles d’emprunter de l’argent. Cela a pour conséquence qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter les meilleures graines, les meilleurs engrais ».

« Donc, au final, même si elles travaillent très dur, les femmes produisent moins », a conclu Mme Clark, présente à Nairobi à l’occasion de la sixième édition de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad).

Le PNUD a estimé dans un communiqué que l’inégalité entre hommes et femmes coûte chaque année quelque 95 milliards de dollars (84 milliards d’euros) à l’Afrique sub-saharienne, avec un pic à 105 milliards en 2014.

Mme Clark s’est toutefois gardée de généraliser les inégalités entre hommes et femmes dans tous les pays d’Afrique, saluant notamment les efforts réalisés au Rwanda, où de nombreux postes à responsabilités sont occupés par des femmes, et où 64% des députés sont des femmes, soit le pourcentage le plus élevé au monde.

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