Capture d'écran Twitter montrant Moussa entouré d'enfants © Baraka City

L’humanitaire Moussa incarcéré au Bangladesh sans raison

Stagiaire Le Vif

Moussa est retenu au Bangladesh depuis le 19 décembre dernier. Venu en aide au Rohingyas du pays avec l’ONG Baraka City, il est arrêté sans raison pour « activités suspectes ». Son audience a de nouveau été reportée au 24 juillet prochain.

Baraka City est une ONG islamique qui vient en aide aux populations musulmanes malmenées ou discriminées dans divers pays. Elle intervient donc dans plusieurs domaines tels que les urgences médicales et alimentaires, les problèmes sanitaires et liés à l’eau, par exemple. L’ONG agit dans plusieurs pays comme la Birmanie, la Palestine, la Syrie, le Congo ou encore au Bangladesh. Dans ce dernier, les Rohingyas, une minorité musulmane vit de fortes injustices.

Depuis sa création en 2010, Baraka City connait un succès grandissant. Des milliers de personnes soutiennent l’ONG sur les réseaux sociaux et elle reçoit des millions d’euros de dons de ses adhérents. L’ONG humanitaire a déjà subi plusieurs perquisitions pour des suspicions de terrorisme, jusqu’à présent toujours révélées sans suites. Elle suscite donc fortement la controverse en France.

#FreeMoussa

C’est dans le but d’apporter son aide aux Rohingyas que l’un des membres de l’association est parti au Bangladesh. Moussa Tchantchuing, 28 ans, ne pensait pas prolonger si longtemps son séjour. Incarcéré pendant quatre mois et retenu maintenant dans le pays jusqu’à son jugement, l’homme est accusé « d’activités suspectes en lien avec le terrorisme » et utilisation de fausse identité (ayant un nom musulman de conversion différent de celui de son état civil). Des faits qui n’ont jusqu’à présent pas été démontrés.

De nombreuses mobilisations et pétitions ont déjà circulé sur internet pour demander sa libération. Bien que très peu relayé dans les médias, le hashtag #FreeMoussa s’est répandu très rapidement sur divers réseaux sociaux. La pétition a quant à elle récolté plus de 400 000 signatures. Alors qu’aucune preuve consistante ne l’affable de ce qui lui est reproché, beaucoup pensent que cette arrestation est simplement due à sa mission d’aide envers les Rohingyas en proie au nettoyage ethnique dans le pays. Une mission qui n’aurait pas plu aux autorités bangladaises.

Pour rappel, plusieurs organes tels que le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) ou l’ONG Human Rights Watch ont déjà tiré la sonnette d’alarme quant à la persécution de cette minorité musulmane. Les Nations Unies ont, elles-mêmes, considéré les agissements contre cette population de « crimes contre l’humanité ».

Par Ornella Diaz Suarez

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