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L’homme de l’ombre de Geert Wilders est belge

Muriel Lefevre

L’homme travaille depuis 7 ans pour le président du PVV. Il est à la fois son nègre, son secrétaire des affaires étrangères, son récolteur de fonds et un partenaire d’entraînement. Il serait l’un des personnages les plus importants de la petite troupe qui gravite autour de Wilders. Et, surprise, celui que l’on surnomme le Steve Bannon hollandais est Belge. Portrait.

Ce serait un flamand qui murmurerait à l’oreille de Wilders dit De Morgen. Ou plutôt Paul Beliën. Un homme de 58 ans qui chérirait les idées extrémistes sur les musulmans et autres minorités encore plus que Wilders lui-même. Il est aussi contre l’avortement, profondément homophobe et catholique pratiquant. Un homme qui a réussi à renflouer les caisses du parti grâce à son réseau américain. Mais surtout, un homme qui préfère, plus que tout, rester discret.

Voici la « A-Team » de Wilders, ses plus proches collaborateurs. Beliën est à la gauche de l’image.

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Loin de la lumière

Son nom n’apparaît pas sur le site. Il n’a que très peu de contact avec les parlementaires du parti et fuit les journalistes comme la peste. De toute façon, il honnit les médias mainstream. Une idée que partage sa femme, Alexandra Colen. Cette ancienne parlementaire du Vlaams Belang a organisé il y a sept ans un « déchirage » de journaux pour manifester contre les journaux flamands « qui ne font que mentir et manipuler ». Pourtant ce docteur en études internationales a lui-même travaillé comme journaliste. Notamment à la Gazet van Antwerpen ou encore The Wall Street journal.

S’il se tapit dans l’ombre, une chose le relie pourtant aux autres membres du PVV: une haine tenace envers la société multiculturelle et l’islam. Il était pendant 5 ans le rédacteur en chef de The Brussels Journal. Selon De Morgen : c’est la version belge du Breitbart News Network, média d’extrême droite conservateur américain qui revendique 45 millions de lecteurs tout de même. Ce blog plutôt local va pourtant servir d’inspiration au funestement célèbre Breivik qui va le citer pas moins de 83 fois dans son « manifeste ».

Un homme de réseaux

Les deux hommes se rencontrent en 2009 via la International Free Press Society, une organisation dont Beliën est alors vice-président et qui milite pour la liberté d’opinion, mais qui en réalité réunit ceux qui critiquent l’islam à travers le monde. Wilders le retrouve cette même année au Vlaams Belang ou Beliën est l’un des idéologues.

Paul Beliën avec son ancien look.
Paul Beliën avec son ancien look. © Wikipedia

Beliën est à cette époque devenu une figure clé dans la nébuleuse mondiale des thinkthank, blog et autres sites d’extrême droite. Il a particulièrement ses entrées parmi ceux qui en Amérique détestent les musulmans.

Un atout de poids pour Wilders qui ne va pas hésiter à s’en servir en l’engageant à son service. Beliën aurait écrit une « autobiographie » de 300 pages en anglais sur Wilders pour augmenter son potentiel fan-club américain. Il l’accompagne aussi durant ses voyages, pour faire du réseautage et renflouer les caisses du parti. Avec succès.

Le parrain et la mère nourricière des mouvements anti-islam comme sponsor

À Los Angeles, il rencontre David Horowitz. Aussi surnommé le « parrain du mouvement moderne anti-musulmans » qui via son association soutient des « initiatives contre les musulmans ». Et ça marche, puisque lorsque Wilders fait deux conférences aux USA, c’est lui qui va payer les billets et l’hôtel. L’américain fait aussi des dons. Jusque 108.000 euros en 2015. Un autre important donateur du parti serait Nina Rosenwald, celle qu’on appelle parfois « la mère nourricière de la haine antimusulmane » dit encore De Morgen. Beliën aurait aussi permis une tribune mensuelle de Wilders sur le site Breitbar. Une tribune rédigée par ses soins. Enfin, grâce à son lobbying intense, le PVV a régulièrement des articles dithyrambiques en Amérique. De quoi lui apporter des nouveaux émules. Ou encore mieux : des nouveaux donateurs.

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