La France a rendu un dernier hommage à l'ancien Premier ministre Michel Rocard. © Belga

L’hommage de la France à Michel Rocard, « grande et belle figure de la République »

Le Vif

La France a rendu jeudi un dernier hommage à l’ancien Premier ministre Michel Rocard, décédé samedi à 85 ans, salué comme une « grande et belle figure de la République » par le président François Hollande lors d’une cérémonie solennelle aux Invalides à Paris.

L’itinéraire de Michel Rocard, un socialiste réformiste qui fut notamment Premier ministre lors du second septennat de François Mitterrand (de 1988 à 1991), a traversé plus de cinquante ans de la vie politique française, depuis son engagement contre la guerre d’Algérie jusqu’à la défense de l’environnement.

Adepte du compromis, on lui doit notamment la signature d’accords mettant fin à des troubles en Nouvelle-Calédonie et accordant le droit à l’autodétermination à ce territoire du Pacifique, et la création d’un Revenu minimum pour les personnes sans ressources.

« Pour Michel Rocard le dialogue était la meilleure manière de réformer, mais pour lever les blocages il n’a pas hésité à recourir aux procédures prévues par la Constitution », a souligné François Hollande.

Le président français a rappelé que M. Rocard avait eu recours « à 28 reprises » à une disposition permettant de faire adopter une loi sans vote du Parlement, alors que le gouvernement de Manuel Valls vient de faire de même pour faire passer une réforme du droit du travail.

« Jamais il n’a joué contre sa famille politique, même quand il a fallu qu’il s’efface derrière François Mitterrand. C’était là son honneur », a encore souligné François Hollande. M. Rocard est considéré comme le théoricien de la « deuxième gauche », affranchie de l’influence marxiste et cherchant son inspiration dans la social-démocratie scandinave.

« Il aurait pu avoir de plus hautes responsabilités. Mais de ne pas les avoir atteintes ne l’avait pas affecté », a-t-il relevé, saluant « une personnalité lumineuse » qui n’avait « jamais eu qu’une seule vocation: celle de servir l’intérêt général ».

A deux reprises, en 1974 et 1988, Michel Rocard a envisagé sa candidature à la présidentielle avant de s’effacer devant M. Mitterrand.

Le chef de l’Etat, malmené dans les sondages, a aussi mis en avant le « respect du temps long » en politique de l’ex-Premier ministre. « Rien n’était pire à ses yeux que l’immédiateté », a-t-il souligné.

Avant la cérémonie nationale aux Invalides, un culte protestant a été rendu dans un temple parisien à la mémoire de Michel Rocard, qui se définissait comme un agnostique de culture protestante.

Une troisième cérémonie à sa mémoire devait avoir lieu au siège du Parti socialiste.

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