Tammie Jo Shults © Twitter

L’héroïne du vol New York-Dallas est une ex-pilote de chasse

Le Vif

Tammie Jo Shults était aux commandes du Boeing 737 de la Southwest mardi lorsqu’un moteur a explosé en plein vol, faisant un mort. Le sang-froid de cette ex-pilote de l’US Navy, qui a sans doute permis d’éviter un bilan plus lourd, était célébré mercredi aux Etats-Unis.

L’avion, avec à son bord 144 passagers et cinq membres d’équipage, a dû se poser en urgence à Philadelphie après que des éclats du moteur ont brisé un hublot, peu après le décollage de New York à destination de Dallas.

La cabine a été dépressurisée et une passagère identifiée comme Jennifer Riordan, une mère de deux enfants de 43 ans connue pour ses activités de philantropie au Nouveau Mexique, a été partiellement happée à l’extérieur. Des passagers ont réussi à la rattraper mais elle a succombé à ses blessures peu après l’atterrissage.

– Calme face à la panique –

« Vol Southwest 1380, nous n’avons qu’un seul moteur (…). Une partie de l’appareil manque, nous allons devoir ralentir », a calmement expliqué Tammie Jo Shults à la tour de contrôle juste après l’explosion, dans un enregistrement diffusé par plusieurs médias américains.

« Nous avons des blessés (…). Ils disent qu’il y a un trou et que quelqu’un est sorti », a ajouté, toujours dans la retenue, cette femme de 56 ans qui fut parmi les premières à piloter des avions de combat F-18 de la Marine.

Southwest, l’une des plus grandes compagnies aériennes américaines, n’a pas confirmé l’identité de la pilote pour l’instant. Tammie Jo Shults a décliné toute interview mais sa belle-mère a confirmé au Washington Post que c’était bien elle qui pilotait l’avion.

Le calme de cette femme habitant au Texas tranchait avec la panique qui s’est emparée de la cabine.

https://twitter.com/tomwcleary/status/986327783373668352Tom Clearyhttps://twitter.com/tomwcleary

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Selon les récits de plusieurs passagers, notamment celui de Marty Martinez, qui s’enregistrait en vidéo en direct grâce au wifi de l’avion, les voyageurs criaient, pleuraient et beaucoup pensaient leur dernière heure venue.

Après l’atterrissage d’urgence, la pilote a salué un à un les passagers, selon l’un d’entre eux. Et les hommages à la pilote se sont multipliés sur les réseaux sociaux, beaucoup de passagers envoyant aussi des messages de remerciement à Southwest.

« Voilà une vraie héroïne américaine », a écrit la passagère Diana McBride sur Facebook, en remerciant Shults pour son « courage dans cette situation traumatisante ».

D’autres l’ont comparée au pilote Chesley Sullenberger, surnommé « Sully », qui a réussi un atterrissage d’urgence spectaculaire à New York sur la rivière Hudson en janvier 2009, immortalisé en 2016 par le film « Sully » de Clint Eastwood.

– Refusée par l’armée de l’air –

Cindy Foster, une amie de Mme Shults qui a étudié avec elle à l’université d’Olathe, au Kansas, a raconté au journal Kansas City Star comment cette chrétienne fervente, mariée à un autre pilote de Southwest, avait dû lutter dans sa jeunesse pour s’imposer en tant que pilote de chasse: Mme Shults a rejoint la Marine après avoir été refusée par l’armée de l’air parce qu’elle était une femme.

« Elle savait qu’elle devait travailler plus dur que les autres », a raconté Foster. « Elle avait dit qu’elle ne laisserait personne lui dire qu’elle ne pouvait pas » voler.

D’autres « héros » ont émergé au lendemain de l’incident, notamment les deux passagers qui ont rattrapé la femme happée dans le hublot: un employé de ranch en chapeau de cow-boy identifié par les médias américains comme Tim McGinty, et un pompier texan nommé Andrew Needum, qui a fait un massage cardiaque à bord sur la victime.

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Pusieurs passagers « ont fait des choses assez étonnantes dans des conditions très difficiles », a souligné le chef des pompiers de Philadelphie, Adam Thiele.

Les raisons pour lesquelles le moteur de type CFM-56, courant sur les avions commerciaux et fabriqué par la co-entreprise CFM de General Electric et Safran, a explosé ne sont pas encore connues.

L’organisme fédéral américain de sécurité dans les transports, le NTSB, a dépêché des enquêteurs à Philadelphie. Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile française a aussi annoncé l’envoi de deux experts pour participer à l’enquête sur ce moteur de conception franco-américaine.

Le président du NTSB a reconnu dès mardi que l’incident montrait des ressemblances avec l’explosion d’un moteur subie par un autre Boeing 737 de Southwest en août 2016, qui avait dû atterrir en urgence en Floride sans faire de victime, mais il a refusé de faire tout autre lien à ce stade.

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