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L’hallucinante évasion de 300 détenus en RDC

Le Vif

Au moins deux personnes ont été tuées jeudi à l’aube lorsque 301 détenus se sont évadés de la prison centrale de Bukavu, une grande ville dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de source policière.

« Nous venons de finir le compte: il y a au total 301 évadés, mais 35 ont déjà été récupérés », a déclaré un officier de police. « Le bilan provisoire jusqu’à ce midi est de deux morts, un civil et un militaire sous-lieutenant, et sept blessés, au nombre desquels trois civils et quatre militaires », a-t-il ajouté. Des voisins de la prison centrale de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, ont affirmé que c’est à partir de 05H30 (03H30 GMT) que des coups de feu ont résonné dans et autour de ce centre pénitentiaire. Vers 06H00 (04H00 GMT), les prisonniers ont réussi à forcer et ouvrir la grande porte, ont-ils ajouté. L’officier de police a expliqué que les prisonniers se sont évadés après avoir neutralisé les surveillants de la prison. « Ils ont récupéré les armes et ont réussi à ouvrir la porte de la prison », a-t-il précisé. Descartes Mponge, le président de la Société civile du Sud-Kivu (un regroupement d’associations, d’ONG et de syndicats), a affirmé qu’il y avait « au moins 1.600 détenus dans cette prison où nous effectuons des visites régulières ». Dans la matinée, l’annonce de l’évasion a perturbé les activités des habitants dans les quartiers proches de la prison, où ont été déployés de nombreux policiers et militaires.

Dans l’après-midi, le dispositif sécuritaire a été allégé et les activités ont repris, mais la police poursuivait sa chasse aux évadés. Les centres pénitentiaires de RDC, datant de l’époque coloniale belge, sont particulièrement vétustes et surpeuplés. Les prisonniers vivent dans des conditions d’hygiène désastreuses, exposés à de nombreuses maladies, à la déshydratation et à la malnutrition, voire à la famine.

Deux évasions massives ont marqué ces dernières années.
En novembre 2012, plus de 1.000 personnes, dont de dangereux criminels, s’étaient évadées de la prison centrale de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, lorsque la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), aujourd’hui défaite, s’était emparée de la ville. En septembre 2011 à Lubumbashi, capitale de la province du Katanga, quelque 1.000 détenus s’étaient enfuis, profitant d’une attaque contre la prison centrale. Parmi eux figurait le chef milicien Kyungu Mutanga, alias « Gédéon », condamné à la peine de mort en mars 2009 pour « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme ».

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