L'ex-président turc Abdullah Gül © ISOPIX

L’ex-président turc Abdullah Gül ne sera pas candidat contre Erdogan

Le Vif

L’ex-président turc Abdullah Gül, ancien compagnon de route de l’actuel chef de l’Etat Recep Tayyip Erdogan, a annoncé samedi qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle anticipée de juin, faute d’être parvenu à rassembler l’opposition autour de son nom.

« Il n’est désormais plus question d’un processus en vue de ma candidature », a déclaré M. Gül lors d’un point presse à Istanbul, justifiant cette décision par l’absence d’un « très large consensus ». Dans le cas contraire, a-t-il soutenu, il aurait « pris ses responsabilités ».

Le nom du onzième chef de l’Etat turc (2007-2014) a été au coeur d’intenses discussions entre plusieurs partis d’opposition au cours de la semaine écoulée, mais cette hypothèse a été vivement rejetée par certains en raison notamment de sa proximité passée avec M. Erdogan.

Une candidature de M. Gül aurait ouvert la voie à un spectaculaire duel fratricide avec M. Erdogan.

M. Gül, un homme affable, à la voix éraillée et à la moustache en brosse, a cofondé en 2001 le Parti de la justice et du développement (AKP) avec M. Erdogan, dont il a notamment été le ministre des Affaires étrangères (de 2003 à 2007), puis le président (jusqu’en 2014).

Au cours de la présidence de M. Gül, des divergences étaient apparues entre les deux hommes, mais l’ex-chef de l’Etat s’est toujours gardé de critiquer frontalement son successeur.

Sans mentionner M. Erdogan, M. Gül a déploré samedi l' »atmosphère de polarisation » qui règne en Turquie et insisté sur l’importance de « la séparation des pouvoirs, des droits et des libertés ».

S’il ne s’est pas présenté, M. Gül semble en tout cas avoir agacé ses anciens compagnons de route. « J’aurais préféré que M. Gül dise dès le départ +Je suis aux ordres de mon parti+ », a lâché vendredi le Premier ministre Binali Yildirim.

Le président Erdogan a annoncé que des élections législatives et présidentielle prévues en novembre 2019 se tiendraient le 24 juin prochain, un double scrutin lors duquel il briguera un nouveau mandat présidentiel aux pouvoirs renforcés.

C’est en effet à partir de ces élections qu’entreront en vigueur les dispositions de la réforme constitutionnelle adoptée par référendum en avril 2017 et qui renforce les prérogatives du président.

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