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L’ex-Brigades rouges Prospero Gallinari est mort

Le Vif

Ancien activiste des Brigades Rouges (BR), mouvement terroriste d’extrême gauche italien, Prospero Gallinari était également membre des commandos qui avaient enlevé, détenu et tué l’ancien président du Conseil Aldo Moro en 1978.

Prospero Gallinari est mort. Cet ancien activiste des Brigades Rouges (BR), mouvement terroriste d’extrême gauche italien, était également membre des commandos qui avaient enlevé, détenu et tué l’ancien président du Conseil Aldo Moro en 1978.

Le brigadiste, qui avait été libéré de prison en 1997 en raison de sérieux problèmes cardiaques, pourrait avoir été, selon une thèse encore discutée, celui qui avait exécuté l’ancien homme politique démocrate-chrétien.

Gallinari, 62 ans, a été trouvé mort lundi matin dans le garage de sa maison à Reggio Emilia (centre de l’Italie). Selon les premières indications de la police, il serait mort des suites d’un malaise cardiaque.

« Gallo » dans la mouvance brigadiste

Le brigadiste avait été condamné en 1983 à la prison à perpétuité comme l’un des membres du groupe qui avait retenu en otage Aldo Moro pendant 55 jours entre mars et mai 1978, en même temps que les autres brigadistes Anna Laura Braghetti, Mario Moretti et Germano Maccari. Il avait participé à l’enlèvement d’Aldo Moro via Fani à Rome, ouvrant le feu avec une mitraillette TZ45 contre la voiture d’escorte, et tirant sur les cinq gardes du corps qui avaient tous péri sous les feux du commando.

Il aurait ensuite activement participé à la gestion de la cache de la via Montalcini à Rome où le président de la Démocratie chrétienne et ancien président du Conseil était retenu, dans la plus grave crise qu’ait connue l’Italie à l’époque des « Années de plomb ». Il aurait été celui qui, sous le faux nom d' »ingénieur Altobelli », avait signé les contrats de l’appartement. Selon un repenti, il aurait lui-même brûlé les papiers de Moro restés entre les mains des brigadistes, après l’assassinat du grand dirigeant italien.

Son rôle dans l’exécution même de Moro est discuté. Plusieurs repentis des Brigades Rouges lui ont attribué le fait d’avoir tiré, mais Mario Moretti l’a de son côté revendiqué.Très tôt entré dans une organisation de jeunes communistes, Gallinari, surnommé « Gallo » dans la mouvance brigadiste, est passé à la clandestinité dès 1972, puis a été arrêté en 1974 à Turin à bord d’une voiture volée.

Irréductible du terrorisme

En prison, il se déclare comme d’autres brigadistes « prisonnier politique », et, un mois avant le terme prévu pour sa libération, il s’échappe de la prison de Trévise (nord) en 1977, prenant alors les galons de « chef militaire des BR ». Après l’affaire Moro, Gallinari est arrêté en septembre 1979, à la suite d’une fusillade avec la police à Rome, au cours de laquelle il est grièvement blessé. En 1981, il épouse en prison sa co-géolière de la via Montalcini, Anna Laura Braghetti.Victime de plusieurs crises cardiaques en prison, il est opéré du coeur.

Jusqu’en 1988, il fait partie des irréductibles du terrorisme, jusqu’au moment où il signera avec d’autres détenus un manifeste annonçant que « la lutte armée contre l’Etat est terminée ». Après plusieurs fins de non-recevoir de la justice à ses demandes de libération pour raisons de santé, il est libéré en 1997, et retourne vivre dans sa ville natale, Reggio Emilia.


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