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L’Europe veut lutter efficacement contre les combattants terroristes étrangers

Les 47 pays membres du Conseil de l’Europe ont adopté mardi à Bruxelles une série de mesures visant à lutter plus efficacement contre les « combattants terroristes étrangers », notamment en vue de les intercepter plus rapidement lors de leur retour sur le sol européen.

Réunis au Palais d’Egmont à Bruxelles pour leur session annuelle, les ministres du Conseil de l’Europe ont approuvé un protocole additionnel à la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention du terrorisme. Ce protocole, qui devra être ratifié par chacun des Etats membres dans les mois qui viennent avant d’entrer effectivement en vigueur, oblige les pays à criminaliser différents actes tels que prendre part intentionnellement à des groupes terroristes, recevoir une formation de terrorisme ou voyager à l’étranger à des fins de terrorisme. Concrètement, « avec ce texte, les polices des différents Etats membres pourront notamment prendre contact avec les services de police des autres pays lorsqu’ils interceptent à leur frontière des personnes soupçonnées d’être des combattants terroristes étrangers », a commenté le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland. Interrogé par la presse, celui-ci n’a pu préciser mardi le nombre de combattants partis d’Europe, ajoutant toutefois que celui-ci était en augmentation. En Belgique, on évalue à plus de 400 le nombre de personnes ayant quitté le territoire pour aller se battre en Syrie, en Irak ou ailleurs.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, président en exercice du conseil ministériel du Conseil de l’Europe, a rappelé que la Belgique, il y a quasiment un an jour pour jour, avait été la cible d’un acte terroriste, avec l’attentat contre le musée juif de Bruxelles, situé à deux pas du Palais d’Egmont où étaient réunis les ministres européens mardi. « Nous devons nous battre contre le radicalisme et le terrorisme, mais dans le respect de nos valeurs et des droits humains », a plaidé le chef de la diplomatie belge. Le document approuvé mardi comprend également des mesures pour renforcer la coopération internationale antiterroriste, notamment par la création d’un réseau de points de contact joignables 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour permettre aux pays de partager des informations rapidement. A côté de ce protocole additionnel, les ministres du Conseil de l’Europe ont également endossé mardi une déclaration politique ainsi qu’un plan d’action triennal contre l’extrémisme violent et la radicalisation. Celui-ci avance une série de mesures pour combattre le radicalisme, notamment en milieu scolaire ou carcéral, ainsi que sur internet. Cette 125e session du comité ministériel du Conseil de l’Europe à Bruxelles ponctuait la présidence semestrielle de l’institution assumée depuis décembre dernier par la Belgique.

Mardi après-midi, le ministre belge des Affaires étrangères a d’ailleurs passé officiellement le flambeau de la présidence au ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, Igor Crnadak. Une présidence que le pays balkanique entend utiliser pour démontrer sa « responsabilité et sa crédibilité » sur la scène internationale, a commenté M. Crnadak.

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