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L’Europe menace la Russie de sanctions économiques

Le Vif

Les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont décidé jeudi de suspendre les négociations sur les visas avec la Russie et menacé de prendre davantage de sanctions, notamment économiques, faute de désescalade du conflit ukrainien.

Les dirigeants, qui avaient entamé leurs délibérations das un climat relativement constructif, ont pris une « orientation quelque peu différente » au vu des événements du jour en Crimée, où le Parlement a voté une demande de rattachement à la Russie, a expliqué le Premier ministre belge Elio Di Rupo.

Une approche de « sanctions graduelles en trois étapes » a été retenue. Derrière la suspension immédiate des négociations de libéralisation des visas mais aussi des préparatifs diplomatiques pour le prochain G8 de Sotchi, les Européens sont prêts à adopter une interdiction de circuler et un gel des avoirs pour des responsables russes si Moscou ne manifeste aucune intention de négocier avec le gouvernement à Kiev.

Si la situation venait à se dégrader encore, l’Europe envisagera des sanctions économiques, dont les contours restent à définir. « La situation en Ukraine doit s’engager dans un processus de désescalade. Si la Russie ne le fait pas, il y aura de graves implications dans les relations UE-Russie », a déclaré le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, à l’issue de la réunion.

Les Européens ont par ailleurs convenu signer avec Kiev, avant les élections du 25 mai, l’accord d’association auquel avait refusé de souscrire le président déchu Viktor Ianoukovitch – un geste à l’origine du conflit actuel.

Ils ont aussi jugé « illégale » la décision du parlement local de Crimée de demander le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie.

« Ce qu’on essaie d’éviter, c’est une spirale où tout le monde serait perdant », a expliqué Elio Di Rupo, en réponse aux questions des journalistes. Interrogé sur les possibles répercussions de sanctions économiques en matière de commerce de gaz, il a souligné que « dans le gaz, il n’y a pas un fort et un faible ». Une diminition des ventes à l’Europe aurait également des conséquences néfastes pour la Russie, dont les exportations sont dirigées pour un quart vers l’Europe, a dit le Premier ministre belge. Le gaz russe représente la moitié des importations européennes, mais à peine 8% des importations belges.

M. Di Rupo n’a pas souhaité évoquer l’impact que pourraient avoir les menaces de sanctions sur Vladimir Poutine. « Je ne suis ni psychologue, ni psychiatre », a-t-il dit, se refusant à « interpréter le body language » du président russe, « même si au fond de moi je me forge une opinion ».

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