Le président turc Erdogan © REUTERS

L’Europe fustige la Turquie dans un rapport

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Alors qu’en Syrie, les tensions entre la Turquie et la Russie augmentent et que les États-Unis exigent que la Turquie cesse de bombarder les Kurdes, la parlementaire européenne néerlandaise Kati Piri présente un rapport extrêmement critique à propos du gouvernement turc.

Selon une information relayée par le quotidien néerlandais De Volkskrant qui a pu consulter le rapport, les réformes turques ne sont pas sur la bonne voie. Piri constate que l’indépendance de la justice, la liberté d’expression et la liberté de la presse reculent. Des centaines de journalistes auraient perdu leur boulot et des dizaines d’autres seraient emprisonnés en attendant une condamnation.

Kati Piri ne se prive pas non plus condamner la Commission européenne qui a accédé à la demande du président turc de ne pas diffuser un rapport critique à propos de la Turquie avant les élections du 1er novembre remportées par le parti AKP d’Erdogan. Selon la parlementaire, le président de la Commission Jean-Claude Juncker souhaitait s’assurer de la collaboration de la Turquie à une solution pour la crise des réfugiés.

Vive inquiétude

Dans son rapport, la parlementaire exprime sa vive inquiétude face à la militarisation et aux tensions croissantes dans le sud-est de la Turquie. Si, comme l’écrit De Volkskrant, le gouvernement turc a évidemment le droit de lutter contre le terrorisme, le couvre-feu, l’état de siège et les interventions musclées de troupes de sécurité dans certaines zones kurdes sont disproportionnés. Il souligne que la Turquie n’a pas le droit d’appliquer des sanctions collectives à la population kurde, mais condamne tout autant la violence utilisée par le parti kurde PKK.

En dépit de ces critiques sévères, le rapport se montre très élogieux à propos de l’accueil réservé aux réfugiés et des sacrifices consentis par la population turque depuis cinq ans. Interrogée par De Volkskrant, Kati Piri explique toutefois que pour le moment les réfugiés ne peuvent pas demander l’asile en Turquie. Si le gouvernement turc a annoncé des mesures de protection pour les Syriens, les Afghans et les Irakiens n’y jouissent d’aucun droit.

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