L’Ethiopie va libérer des hommes politiques emprisonnés

Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a promis mercredi de libérer un certain nombre d’hommes politiques emprisonnés et de fermer une prison où la torture serait régulièrement pratiquée, selon des défenseurs des droits de l’Homme.

« Afin d’améliorer le consensus national et d’élargir le débat démocratique, la décision a été prise d’acquitter des hommes politiques et de les libérer de prison », a déclaré M. Hailemariam à la presse à Addis Abeba, selon des propos rapportés par la radio-télévision d’État Fana sur son site internet. Le Premier ministre a précisé que les individus déjà condamnés seraient graciés et que les accusations seraient abandonnées pour ceux en instance de jugement. Mais il n’a donné aucune indication du nombre de gens concernés, ni n’a précisé si cette mesure s’étendrait aux milliers de personnes considérées comme des prisonniers politiques par les groupes de défense des droits de l’Homme et les opposants. M. Hailemariam a également annoncé que le centre de détention de Maekelawi à Addis Abeba – en service déjà sous le brutal régime militaro-marxiste du Derg dans les années 70 et 80 – serait fermé et transformé en musée. En 2013, Human rights watch avait affirmé que « toutes sortes d’abus, dont la torture » était pratiqués en ce lieu, une accusation rejetée par le gouvernement. Parmi les principaux hommes politiques éthiopiens emprisonnés figurent le président du Congrès fédéraliste oromo (OFC), Merera Gudina, et le vice-président de ce parti, Bekele Gerba. De nombreux journalistes sont aussi en détention. Le nombre exact de prisonniers dans les geôles éthiopiennes n’est pas connu. Mais plus de 21.000 personnes, selon des chiffres officiels, ont été arrêtés dans le cadre de l’état d’urgence instauré entre octobre 2016 et août 2017, dont les deux-tiers ont ensuite été relâchées.

Contenu partenaire