© Reuters

L’équipe d’Obama s’attaque au patriotisme de Romney

Pendant les primaires de son parti, Mitt Romney aimait chanter l’hymne patriotique America the Beautiful. Le camp de Barack Obama s’empare à son tour de cette prestation pour ridiculiser le candidat républicain et dénoncer l’opacité de sa fortune.

Mitt Romney doit s’incliner devant Barack Obama. En termes de justesse musicale en tout cas. Son interprétation de America the Beautiful a fait souffrir bien des oreilles… mais ne souffre pas la comparaison avec Let’s stay together d’Al Green, interprété par le président sortant. L’équipe de Barack Obama a d’ailleurs décidé de réutiliser ce massacre artistique de janvier dernier pour sa dernière vidéo – un clip assassin à l’égard du candidat républicain à la Maison-Blanche.

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Les paroles de ce chant patriotique sont ironiquement posées sur des gros titres annonçant des délocalisations menées par ses entreprises vers le Mexique ou la Chine, rappelant qu’il a sous-traité des emplois en Inde alors qu’il était gouverneur du Massachussetts, ou encore affirmant que sa fortune dort et grossit en Suisse ou aux îles Caïman. Le contraste est criant dans cette vidéo postée samedi matin sur Youtube et destinée à être diffusée dans une série d’Etats cruciaux sur la carte électorale américaine.
Il faut dire que les récentes révélations parues dans la presse apportent de l’eau au moulin de Barack Obama: la fortune de Mitt Romney serait nourrie par un réseau opaque d’investissements à l’étranger, notamment dans les îles Caïmans (Vanity Fair), et il aurait menti sur la date à laquelle il a quitté le fonds d’investissement Bain Capital (Boston Globe). Précision: Mitt Romney assure avoir quitté sa société en 1999. Mais selon des documents officiels, il y serait resté trois ans de plus et en possédait toujours 100% en 2002. Or, entre ces deux dates, de nombreuses suppressions d’emploi liées à des rachats d’entreprises.

Mitt Romney, « l’ami des riches » en période de crise?

Mitt Romney peut répéter qu’il n’a « rien à cacher ». Il peut encore affirmer que Barack Obama « fait diversion » avec ce genre d’attaques qui, finalement, ne changent pas la donne dans les sondages très serrés. Il peut aussi lancer: « Je ne vais pas présenter des excuses pour avoir eu du succès ». Il peut enfin arguer que la loi ne lui impose pas de publier ses déclarations d’impôts sur dix ans, souligne Le Monde. Ses conseillers peuvent s’échiner à le décrire comme un « patriote » et non un « délinquant » des hautes sphères…

Reste que, après un léger flottement, l’équipe de Barack Obama a trouvé par quel flanc attaquer le rival républicain du président sortant et va sans doute continuer dans cette voie pour les semaines à venir. Objectif, explique Jonathan Mann, journaliste politique de CNN International: « Dresser le portrait d’un ami des riches, alors que les Américains les plus pauvres et les classes moyennes souffrent d’un taux de chômage élevé et d’une économie faible ». Deux éléments qui servent déjà à Mitt Romney pour attaquer Barack Obama sur le bilan de son mandat. Pour le moment, de façon bien moins féroce que ce clip « anti-patriotique ».
Même sa réponse en vidéo, ce lundi, sent le réchauffé… Détournant à son tour la déclaration d’amour chantée par Barack Obama, pour la poser sur des titres impliquant qu’il n’aide que ses donateurs, au détriment des classes moyennes, il attaque le président sortant sur le même mode. L’impression de déjà vu en plus.

Par Marie Simon, L’Express

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