Quelque 220.000 militaires ont entamé une vaste opération porte à porte afin d'informer le public des moyens de lutter contre les moustiques qui transmettent le virus. © AFP

L’épidémie de Zika « ne compromet pas » la tenue des JO

La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a assuré samedi que l’épidémie du virus Zika, qui touche son pays, ne compromettrait pas l’organisation des jeux Olympiques de Rio en août prochain (5-21), et a appelé les Brésiliens à lutter contre les moustiques qui transmettent le virus.

« Cette situation ne compromet pas les jeux Olympiques », a déclaré à la presse Mme Rousseff au cours d’une visite dans un quartier de Rio dans le cadre d’une campagne de sensibilisation contre le Zika, soupçonné de causer des malformations congénitales.

Mme Rousseff a reconnu que « la contamination par le moustique est très dangereuse pour les femmes enceintes », car elle est soupçonnée de pouvoir provoquer la microcéphalie du foetus (réduction du périmètre crânien, néfaste au développement intellectuel).

Mais, a-t-elle ajouté, « nous sommes sûrs que lorsque les JO démarreront, nous aurons enregistré un succès considérable dans l’éradication des moustiques ».

Quelque 220.000 militaires ont entamé samedi une vaste opération porte à porte pour visiter trois millions de foyers brésiliens et informer le public des moyens de lutter contre les moustiques qui transmettent le virus, notamment en détruisant leurs sites de reproduction.

Mme Rousseff a elle-même participé à cette opération dans un quartier de Rio, en compagnie du maire de la ville, Eduardo Paes. Le combat contre les moustiques qui transmettent le Zika a été érigé en priorité par son gouvernement.

« La guerre dépend de nous », a déclaré Mme Rousseff en exhortant les 204 millions de Brésiliens à y participer.

Selon les dernières données communiquées par le ministère brésilien de la Santé, le pays a enregistré entre octobre et février 462 cas de microcéphalie confirmée, contre une moyenne annuelle de 150, tandis que 3.852 autres cas sont considérés comme suspects.

Le virus est aussi associé au syndrome de Guillain-Barré, maladie neurologique qui peut entraîner une paralysie irréversible ou la mort.

Plus de 31.000 cas en Colombie

Plus de 31.555 cas de Zika, dont 5.013 femmes enceintes, ont été confirmés en Colombie, selon le dernier bilan officiel publié samedi dans le deuxième pays le plus touché après le Brésil. « Jusqu’ici, 31.555 cas de maladie liés au virus Zika ont été répertoriés sur tout le territoire national », a indiqué l’Institut national de la santé (INS) dans un communiqué. L’INS précise que 5.910 « cas nouveaux » ont été enregistrés au cours de la semaine écoulée.

Sur l’ensemble des cas, 66,1% sont des femmes, dont 5.013 cas confirmés de femmes enceintes. Le bilan du samedi précédent évoquait 22.600 cas, dont 2.824 femmes enceintes.

Le suivi de l’évolution de l’épidémie montre que plus de la moitié (56,4%) des cas colombiens se concentrent dans les départements de Norte de Santander (frontière avec le Venezuela), Huila (sud), Cundinamarca, Barranquilla et Tolima.

Vendredi, le ministère colombien de la Santé a annoncé l’arrivée d’une commission de cinq représentants des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’agence gouvernementale américaine basée à Atlanta, venus appuyer la recherche sur le virus et ses effets.

Les autorités, qui prévoient plus de 600.000 personnes infectées par le virus cette année et quelque 500 cas de microcéphalie, ont également recommandé aux femmes de reporter de six à huit mois leurs grossesses.

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