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L’EI attaque un centre de formation militaire à Kaboul

Le Vif

Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque en cours lundi à Kaboul du principal centre d’entraînement des services de renseignements afghans (NDS), dont le bilan restait inconnu plus de trois heures après son déclenchement.

Selon le ministère de l’Intérieur, « trois assaillants sont impliqués » dans l’attaque de ce bâtiment de quatre étages, situé dans l’enceinte du complexe du NDS.

L’EI, dans un bref message de revendication de son agence de propagande Amaq, ne mentionne cependant que « deux kamikazes ».

L’assaut a commencé « vers 10H00 (05H45 GMT) ce matin: un groupe d’assaillants armés a attaqué un bâtiment du centre d’entraînement du NDS à Kaboul » a annoncé le porte-parole du ministère Najib Danish. « Nous avons lancé nos opérations, les combats continuent ».

Son adjoint, Nasrat Rahim, a fait état de « tirs d’armes lourdes et légères » entendus dans ce quartier proche de l’Université de Kaboul.

« Il y a trois assaillants impliqués. Les opérations se poursuivent mais le premier étage a été nettoyé et les forces de sécurité se fraient un chemin vers les autres étages » a-t-il précisé à 09H00 GMT à l’AFP.

« A ce stade nous n’avons aucune information sur d’éventuelles victimes ».

Un photographe de l’AFP a vu passer deux ambulances. Mais les équipes de l’AFP et la presse en général sont tenues à l’écart à plus d’un kilomètre du secteur, entièrement bouclé par les forces de sécurité. Des renforts ont été vus fonçant vers le site.

Le plus grand centre du NDS

Selon une source sécuritaire, le centre d’entraînement « 80 » est le plus important du NDS: c’est là que tous les agents des services de renseignement afghans sont formés.

Naweed, un élève qui se rendait à l’école a raconté à l’AFP la soudaineté de l’attaque: « J’ai entendu les tirs de RPG (lance-roquettes) et d’armes à feu, la police est arrivée sur place très rapidement et a bloqué les rues. Personne ne peut rentrer chez soi », a-t-il rapporté.

Des témoins ont mentionné sur Twitter le bruit d’une « explosion suivi de tirs », scénario classique des attaques complexes menées par les insurgés contre leurs cibles, la première déflagration servant à ouvrir la voie à des commandos armés.

Mais les officiels ont démenti toute explosion d’envergure, estimant qu’il peut s’agir des tirs de RPG.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’opération en affirmant que « deux kamikazes de +l’Etat islamique+ ont attaqué le centre des renseignements afghans à Kaboul », sans autre détail.

Ce centre du NDS avait déjà été visé en septembre par l’explosion d’un véhicule piégé devant son entrée principale qui avait fait trois blessés selon le ministère de l’Intérieur.

Le dernier attentat en date à Kaboul, perpétré par un kamikaze le 16 novembre, avait visé une réunion politique et fait au moins 14 morts. L’opération avait été revendiquée par le groupe Etat islamique.

La capitale afghane est régulièrement la cible d’opérations armées de la part des insurgés: au moins dix-huit attentats d’ampleur ont été recensés par l’AFP depuis le début de l’année, dont celui du 31 mai dans le quartier diplomatique.

L’explosion d’un camion citerne piégé chargé de plus d’une tonne et demi d’explosif avait alors fait 150 morts et 400 blessés.

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