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L’Égypte célèbre la « journée de la révolution »

Des milliers d’Egyptiens convergent ce mercredi vers la place Tahrir, au Caire, à l’occasion du premier anniversaire de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak.

Il y a un an, les Egyptiens affluaient vers la place Tahrir. Ce mercredi, la scène se répète au Caire. Des milliers d’islamistes, de libéraux, de partisans de gauche et citoyens ordinaires se rendent vers la place symbole de la révolution, au centre du Caire, après une nuit de pluies diluviennes.

Grande différence par rapport au 25 janvier 2011: entre temps, la révolte a fait chuter Hosni Moubarak. L’ancien raïs est désormais en détention dans un hôpital militaire du Caire et ne sort que pour son procès où le procureur a réclamé la peine capitale.

« Deuxième révolution » ou pas? L’Égypte commémore le début du soulèvement, dans un climat d’incertitudes et de tensions entre un pouvoir militaire critiqué, un mouvement contestataire à la recherche d’un nouveau souffle et des islamistes triomphants. Et ce mercredi matin, les banderoles aux multiples messages reflètent les désaccords des manifestants sur ce que ce jour doit symboliser. « Célébration du premier anniversaire » pour certains. « Chute du pouvoir militaire » pour d’autres. La grande question, qui s’étalait en une du journal hebdomadaire francophone Al-Ahram Hebdo, est: « Qui saisira l’âme de la révolution? ».

Les Frères musulmans, qui savourent un triomphe électoral impensable du temps de Moubarak -47% des sièges aux récentes élections législatives- étaient bien présents. Mais sans réclamer une « deuxième révolution ». Alors que plusieurs autres groupes, dont des mouvements pro-démocratie qui étaient les moteurs de la révolte, ont affirmé être là pour poursuivre leur révolution inachevée et demander le départ du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l’Égypte actuellement.

Les forces de sécurité ont multiplié les mises en garde contre « toute tentative de sabotage », un avertissement à peine voilé aux militants qui veulent relancer la contestation. Amnesty International a pressé les autorités militaires de protéger les manifestants et d’autoriser les rassemblements pacifiques.

Fin partielle de l’état d’urgence
Soucieuse de redorer son image, l’armée a annoncé de nombreuses célébrations officielles et parades militaires pour le 25 janvier. Elle a appelé à « préserver l’esprit du 25 janvier qui avait unifié le peuple égyptien, hommes et femmes, jeunes et vieux, musulmans et chrétiens ».

Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du CSFA a aussi annoncé ce mardi la fin partielle de la loi très décriée sur l’état d’urgence, en vigueur depuis l’assassinat d’Anouar el-Sadate en octobre 1981.
La fin de cette législation, qui permet des restrictions aux libertés publiques et des jugements devant des tribunaux d’exception, est réclamée avec insistance par de nombreux partis, par les mouvements qui ont initié la révolte de l’an dernier et par des capitales occidentales, en particulier Washington.

LeVif.be avec L’Express.fr

Date symbolique

La date symbolique du 25 janvier, autrefois « jour de la police », est devenue « journée de la révolution » et a été décrétée jour férié, en souvenir des manifestations qui ont mené à la chute du raïs le 11 février.

Prisonniers graciés

À l’occasion du premier anniversaire du lancement de la révolte, la justice militaire a gracié 1960 prisonniers, dont le blogueur Maïkel Nabil, arrêté en mars et condamné à deux ans de prison pour avoir critiqué l’armée.

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