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L’Écosse prépare un référendum sur l’indépendance

Alex Salmond a lancé mercredi une consultation de vingt semaines, première étape vers l’organisation d’un référendum sur l’indépendance de l’Écosse.

Si Londres et Edimbourg s’entendent sur la tenue d’un référendum, ils sont en désaccord sur presque tout ce qui a trait à ce scrutin, notamment son calendrier et la ou les question(s) à y soumettre.

« Êtes-vous d’accord pour que l’Écosse soit un pays indépendant? » C’est la question que le Premier ministre écossais Alex Salmond voudrait poser aux Écossais en 2014. Il a lancé mercredi une consultation de vingt semaines, première étape vers l’organisation de ce référendum sur l’indépendance de la région pour laquelle il milite ardemment depuis de nombreuses années. Alex Salmond a dévoilé dans une déclaration au parlement d’Edimbourg les détails de ses propositions, à commencer par la question « courte, directe et claire » qu’il souhaite poser aux Écossais, la plus importante « depuis 300 ans ».

Discorde sur les questions subsidiaires
Si Londres et Edimbourg s’entendent sur la tenue d’un référendum, ils sont cependant en désaccord sur presque tout ce qui a trait à ce scrutin, notamment son calendrier et la ou les question(s) à soumettre à référendum. Londres est favorable à une organisation rapide de cette consultation, tandis qu’Edimbourg veut attendre fin 2014. Le gouvernement britannique préfèrerait que le référendum porte sur une question unique (oui ou non), alors que les autorités écossaises veulent qu’il comporte une question subsidiaire proposant l’octroi d’une « dévolution maximum », une autonomie accrue, notamment en matière fiscale.
Londres a immédiatement rappelé qu’il entendait avoir le dernier mot constitutionnel sur l’organisation et les modalités du scrutin. Faute de quoi « il pourrait être contesté sur le plan juridique », a averti le ministre chargé de l’Écosse, Michael Moore.

Une consultation qui pourrait se transformer en piège Mais Alex Salmond a fait valoir que s’il y avait un « large soutien » pour la « dévolution maximum », une forme de solution de compromis sur la voie de l’indépendance, il serait tout « simplement juste et démocratique » que cet aspect figure aussi dans la consultation. « Nous n’allons pas éliminer ce choix au prétexte qu’il pourrait être populaire », a lancé le Premier ministre écossais qui répète à l’envi que « les termes de ce référendum doivent être décidés par le parlement et le peuple écossais ». Alex Salmond ne veut pas en effet voir cette consultation se transformer en piège: il veut à tout prix éviter qu’une victoire éventuelle du « non » enterre la quête d’indépendance de l’Écosse.

Les récents sondages dans la presse britannique ont en effet montré qu’une minorité d’Écossais était favorable à l’indépendance. Une loi sur le référendum, dont l’organisation devrait coûter environ 12 millions d’euros, pourrait ainsi être soumise au Parlement écossais en 2013. Un livre blanc rassemblant les propositions de son gouvernement pour l’indépendance devrait aussi être publié en novembre l’an prochain. Le Premier ministre écossais s’est toutefois dit prêt à coopérer avec Londres pour assurer une parfaite légalité au vote, qu’il souhaite aussi ouvrir aux électeurs de 16 et 17 ans.
Le Parlement écossais dispose pour l’instant de compétences en matière d’éducation, de santé, d’environnement et de justice.

Si elle accède à l’indépendance, l’Écosse, a précisé Alex Salmond, continuera à être membre de l’Union européenne et tissera un nouveau partenariat avec le reste du Royaume-Uni. Et la reine restera son chef d’État. Mais Londres accuse les indépendantistes de laisser beaucoup de questions dans l’ombre, notamment celle de savoir si elle prendrait alors sa part du fardeau de la dette publique.

LeVif.be avec L’express.fr

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