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« L’écart salarial entre hommes et femmes ne sera pleinement comblé que dans 70 ans »

L’inégalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail continue à exister dans différents pays et secteurs, alors qu’a lieu demain/mardi la Journée internationale de la femme.

Si la tendance actuelle se maintient, il faudra 70 ans pour que l’écart salarial entre les deux genres soit complètement comblé, ressort-il d’un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

« Au cours des vingt dernières années, les nets progrès accomplis par les femmes dans l’éducation ne se sont pas traduits par une amélioration comparable de leur situation professionnelle. Dans de nombreuses régions du monde, les femmes ont, en comparaison avec les hommes, encore toujours plus de risques de devenir chômeuses. Les progrès pour se débarrasser de ces obstacles se font au compte-gouttes et se limitent à quelques régions dans le monde », constatent les chercheurs de l’OIT. Depuis la Conférence mondiale sur les femmes de 1995, des progrès marginaux ont été réalisés et l’écart de genre en matière d’emploi a baissé de seulement 0,6%.

En 2015, le pourcentage de femmes au travail atteignait 46%, contre près de 72% pour les hommes. Cet écart ne se résorbe qu’en Europe du nord, du sud et occidentale. Un phénomène qui est dû à la participation plus importante des femmes sur le marché du travail dans ces régions mais également à un moindre taux d’emploi des hommes consécutif à la crise économique. En Asie du sud et de l’est, les différences ne font en revanche que s’accentuer.

Le rapport de l’OIT « Women at work: trends 2016 », qui s’appuie sur des données provenant de 178 pays, met également en évidence que les femmes travaillent plus d’heures par jour que les hommes. « Dans les économies développées, les femmes actives (qu’elles soient salariées ou travailleuses indépendantes) effectuent 8 heures et 9 minutes de travail rémunéré et non rémunéré contre 7 heures et 36 minutes effectuées par les hommes. »

Les femmes ne touchent cependant que 77% de ce que gagnent leurs collègues masculins. Cette inégalité ne peut pas simplement être attribuée aux différences en termes d’âge et d’éducation mais est aussi une conséquence directe de la sous-évaluation du travail accompli par les femmes et des compétences requises dans les secteurs ou professions dominés par les femmes, aux discriminations, et à la nécessité pour les femmes de faire des pauses dans leur carrière ou de réduire leur durée du travail rémunéré pour assumer des responsabilités familiales supplémentaires telles que la garde d’enfant.

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