Wolfgang Sobotka, ministre de l'Intérieur. © AFP

L’Autriche renonce à instaurer des contrôles à sa frontière italienne

Le gouvernement autrichien a annoncé vendredi renoncer à son projet controversé de contrôles frontaliers au col du Brenner, l’un des principaux axes de transit vers l’Italie à travers les Alpes, envisagés pour prévenir un éventuel afflux de migrants.

Vivement contesté par Rome et par l’Union européenne, ce projet de contrôles, qui auraient le cas échéant été accompagnés par l’érection d’une clôture, devait entrer en vigueur d’ici à la fin du mois.

La mesure n’est toutefois pas justifiée « en ce moment », a reconnu le nouveau ministre autrichien de l’Intérieur, Wolfgang Sobotka, lors d’une conférence de presse avec son homologue italien Angelino Alfano au Brenner. « Le nombre de migrants clandestins est quasiment tombé à zéro ces dernières semaines », a admis le ministre autrichien.

L’Union européenne a autorisé jeudi la prolongation exceptionnelle des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen pour les cinq pays –dont l’Autriche– qui les avaient rétablis en septembre au plus fort de l’afflux migratoire vers l’Europe.

Cette mesure ne concerne cependant que les zones précises où ces contrôles sont déjà en vigueur, ce qui exclut la frontière austro-italienne.

Quelque 31.250 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l’année au départ des côtes africaines, mais aucun afflux notable n’a été constaté à la frontière italo-autrichienne.

M. Alfano s’est dit vendredi « satisfait » que l’Autriche ait reconnu l’efficacité des mesures préventives de l’Italie dans ce dossier.

Malgré les critiques, Vienne avait commencé le mois dernier des travaux préparatoires à l’érection d’une clôture au Brenner, une initiative largement interprétée comme étant destinée à donner des gages à l’extrême droite, face à une forte poussée électorale du parti FPÖ.

Le candidat de cette formation, Norbert Hofer, est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle avec 35% des voix et aborde le second tour le 22 mai en position de favori face à l’écologiste Alexander Van der Bellen.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait qualifié la semaine dernière de « catastrophe politique » une possible introduction de contrôles au Brenner, un col ferroviaire et routier qui voit transiter quelque 5.500 camions par jour.

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