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L’attitude de la Russie face à ses voisins est une preuve de « faiblesse »

Le Vif

L’attitude de la Russie à l’égard de ses pays voisins lors de la crise ukrainienne et du rattachement de la Crimée n’est pas une preuve de « force » mais de « faiblesse », a estimé mardi le président des États-Unis Barack Obama. Di Rupo trouve pour sa part qu' »isoler politiquement la Russie, c’était un minimum »


« La Russie est une puissance régionale qui met en difficulté ses voisins non du fait de sa force mais de sa faiblesse », a déclaré M. Obama au cours de la conférence de presse finale du Sommet sur le nucléaire de La Haye. « Nous avons une influence considérable sur nos voisins mais nous n’avons généralement pas besoin de les envahir pour avoir une forte relation de coopération avec eux », a poursuivi M. Obama. « Le fait que la Russie ait ressenti le besoin d’avoir recours à l’armée et de violer le droit international est la preuve d’une moindre influence, pas d’une influence croissante », a-t-il ajouté. Le président américain a par ailleurs confirmé que des sanctions économiques étaient en préparation par les Etats-Unis, en « coordination avec les Européens », dans les secteurs de « l’énergie, la finance, les ventes d’armes ou le commerce ». « Notre préférence reste de résoudre cette crise par la diplomatie », a réitéré M. Obama. « Il revient à la Russie d’agir avec l’esprit de responsabilité et d’être respectueuse des règles internationales ». M. Obama a par ailleurs rejeté l’analogie entre le Kosovo et la Crimée invoquée par Moscou pour justifier le référendum de rattachement de la péninsule à la Russie. « Lorsque j’entends une analogie avec le Kosovo où des milliers de personnes étaient massacrées par leur gouvernement, c’est une comparaison qui n’a absolument aucun sens », a ajouté M. Obama.


Di Rupo « Isoler politiquement la Russie, c’était un minimum »

« La stratégie d’isoler politiquement la Russie, c’était un minimum alors que le pays n’a pas respecté l’inviolabilité des frontières, ébranlant tout l’édifice de paix », a réagi mardi le Premier ministre belge Elio Di Rupo. La veille, un G7 convoqué par Barack Obama à La Haye a décidé d’exclure provisoirement la Russie du G8, dont elle était membre depuis 1998, et d’organiser à Bruxelles la réunion initialement prévue en juin à Sotchi.
« On ne nous a pas demandé notre avis puisque la Belgique n’est pas membre du G7 mais il semble que plusieurs Etats, dont l’Allemagne et la France, aient proposé Bruxelles comme lieu de la prochaine rencontre », a précisé Elio Di Rupo. Cette décision « confère à notre capitale un rôle mondial très important et attire les regards du monde vers la Belgique », a-t-il poursuivi. Quant à l’exclusion de la Russie du club des pays les plus industrialisés, « c’est une décision à caractère politique. Si escalade il y a, et je ne l’espère pas, des sanctions économiques pourront être prises mais celles-ci devront faire mal aux autorités russes et non à la population, tant russe qu’européenne, ou aux entreprises », a encore souligné le Premier ministre. Lundi, Elio Di Rupo avait déjà appelé à des « mesures bien étudiées ». « Il faut des sanctions mais il faut surtout reprendre les discussions avec la Russie afin que le pire n’arrive pas », avait-il estimé.

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