Résistance militaire aux milices Houti voulant déstabiliser le Président yéménite Abd-Rabbu Mansour Hadi, province de Lahej, le 22 mars 2015 © Reuters

L’Arabie Saoudite et ses dix alliés mènent l’opération militaire « Tempête de fermeté » au Yémen

L’Arabie saoudite a lancé une opération militaire au Yémen impliquant « plus de 10 pays » pour défendre le président yéménite contesté par les rebelles chiites houthis, a annoncé mercredi l’ambassadeur du royaume sunnite à Washington.

« L’opération vise à défendre le gouvernement légitime du Yémen et à empêcher le mouvement radical houthi (soutenu par l’Iran, ndlr) de prendre le contrôle du pays », a expliqué M. Adel al-Jubeir lors d’une conférence de presse.

Les opérations se limitent pour le moment à des frappes aériennes sur différentes cibles autour du Yémen, mais d’autres forces militaires sont mobilisées et la coalition « fera tout ce qu’il faudra », a-t-il ajouté.

« Nous avons une situation où vous avez une milice qui contrôle ou pourrait contrôler des missiles balistiques, des armes lourdes et une force aérienne », a-t-il fait valoir, soulignant que l’avancée des Houthis ne pouvait être tolérée.

L’opération a commencé « vers minuit (22H00 HB, mercredi) » en présence du ministre de la Défense, le prince Mohamed Ben Salmane Ben Abdel Aziz, qui s’est rendu au centre des opérations aériennes du commandement de la « Tempête de fermeté », a ajouté l’agence.

L’opération a permis de « détruire les défenses aériennes des rebelles houthis, la base aérienne Al-Daïlami (attenante à l’aéroport de Sanaa), des batteries de missiles SAM et 4 avions de combat », selon un premier bilan cité par l’agence Spa.

Quels Etats participent à l’opération « Tempête de fermeté »?

Les autorités saoudiennes ont annoncé que l’Egypte, le Maroc, la Jordanie, le Soudan et le Pakistan s’étaient portés volontaires pour participer à cette opération militaire contre les rebelles chiites au Yémen. « La Jordanie, le Soudan, le Maroc, l’Egypte et le Pakistan ont exprimé leur souhait de participer à l’opération » au Yémen, a rapporté l’agence officielle Spa.

Ces pays s’ajoutent à cinq monarchies du Golfe. En effet, l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweit, Bahrein et les Emirats arabes unis ont indiqué qu’ils « ont décidé de répondre à l’appel du président Hadi de protéger le Yémen et son peuple face à l’agression de la milice (chiite) houthi ».

Les Emirats ont envoyé 30 avions de combat en Arabie saoudite, et la Jordanie doit engager six appareils dans l’opération au Yémen, a rapporté la chaîne satellitaire Al-Arabiya à capitaux saoudiens, basée à Dubaï.

Le sultanat d’Oman est la seule monarchie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à ne pas participer à l’opération.

Le rôle des Etats-Unis: logistique et renseignement

Les Etats-Unis se coordonnent étroitement avec l’Arabie saoudite et les autres alliés arabes dans le cadre de cette opération militaire. « Le président Obama a autorisé la fourniture d’un soutien en logistique et en renseignement aux opérations militaires menées par le CCG », le Conseil de coopération du Golfe, a déclaré dans un communiqué Bernadette Meehan, porte-parole du Conseil national de sécurité (NSC) de la présidence américaine.

Condamnant une nouvelle fois l’action des rebelles houthis, la porte-parole américaine a indiqué que les Etats-Unis restaient en étroit contact avec le président Hadi.

Les forces américaines ne prennent pas directement part aux opérations militaires au Yémen, a souligné Bernadette Meehan, mais « établissent une Cellule de planification conjointe avec l’Arabie saoudite pour coordonner le soutien américain ».

« Nous appelons fermement les Houthis à cesser immédiatement leurs actions militaires déstabilisatrices et à revenir aux négociations qui font partie du dialogue politique », a poursuivi la porte-parole.

« La communauté internationale a dit clairement, au Conseil de sécurité des Nations unies et dans d’autres forums, que la prise de contrôle violente du Yémen par une faction armée est inacceptable et qu’une transition politique légitime – souhaitée depuis longtemps par le peuple yéménite – ne peut s’effectuer qu’à travers des négociations politiques et dans un consensus de toutes les parties », a encore déclaré la porte-parole américaine.

Pour leur part, les Etats-Unis ont annoncé fournir un soutien en logistique et en renseignement à l’opération.

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