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L’Arabie saoudite condamne « la machine de mort » syrienne

Les alliés arabes de Damas condamnent pour la première fois la répression après une nouvelle journée sanglante en Syrie.

Les alliés arabes de la Syrie sont inquiets et le font savoir, alors que la répression a fait 54 morts dimanche. Après le Conseil de coopération du Golfe samedi et la Ligue arabe un peu plus tôt dans la journée, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a appelé dimanche Damas à « arrêter la « machine de mort et l’effusion de sang, et à faire valoir la raison avant qu’il ne soit trop tard ». Le souverain saoudien a en outre annoncé le rappel de l’ambassadeur saoudien à Damas pour « consultations ».

« Le royaume saoudien ne peut aucunement accepter ce qui se passe en Syrie. L’événement ne se prête à aucune justification », a ajouté le roi, estimant que « la direction syrienne peut mettre en oeuvre des réformes globales et rapides » pour sortir leur pays de la vague de violence qui le secoue. Selon lui, la répression des protestataires syriens qui a fait « un grand nombre de martyrs (…) contrevient à la religion, aux valeurs (humaines) et à la morale ».

Selon le quotidien saoudien Al-Watan, proche du pouvoir, le roi Abdallah a adopté cette position après l’échec des contacts saoudiens avec le régime Assad en vue d’obtenir un arrêt des violences.

« Opter volontairement pour la sagesse, ou s’enliser dans le chaos »

« La Syrie n’a que deux choix pour son avenir: et la violence », a-t-il encore dit dans ce communiqué au ton inhabituellement sévère à l’égard des dirigeants syriens.

De son côté, la Ligue Arabe, pour la première fois depuis le début de la crise en mars, a fait part dimanche de « sa grande angoisse » sur la situation et a appelé les autorités syriennes à mettre « immédiatement » fin aux violences.

La veille, c’est le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui dénoncait « l’augmentation de la violence et l’usage excessif de la force » en Syrie et demandait la mise en oeuvre « des grandes réformes nécessaires ».

Fin de non recevoir face aux critiques turques

En Turquie, pays qui contrairement aux pays du Golfe a dès le début de la crise exhorté Damas à entreprendre des réformes, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Davutoglu, se rendra mardi à Damas porteur d’un message « déterminé », selon le Premier ministre Tayyip Erdogan. La Syrie lui réserve un accueil glacial. « Si (…) Davutoglu vient délivrer un message déterminé à la Syrie, alors il entendra des propos encore plus déterminés concernant la position de la Turquie », a prévenu un conseiller de Bachar al Assad, Bouthaina Shabaan.

Bachar el-Assad continue de justifier sa campagne militaire par les agissements présumés de groupes armés extrémistes. « C’est un devoir national de s’occuper des hors-la-loi et des criminels qui font des hold-up sur les routes, interdisent l’accès aux villes et terrorisent la population », a-t-il dit au ministre libanais des Affaires étrangères, Adnan Mansour, dans des propos rapportés par l’agence de presse officielle Sana. Les autorités syriennes imputent en effet la violence à des groupes armés et à des extrémistes religieux qui ont, selon elles, tué 500 policiers et soldats.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, au moins 2059 personnes, dont 391 militaires et agents de sécurité, ont trouvé la mort en Syrie depuis le 15 mars.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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