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L’ancien PDG de McDonald’s propose de remplacer les employés par des machines

Stagiaire Le Vif

« Adieu chers employés, bonjour robots » : contre le mouvement américain pour l’augmentation des salaires, l’ancien PDG de McDonald’s, Ed Rensi fait planer la menace d’énormes pertes d’emplois.

Aux Etats-Unis, le mouvement général pour une hausse du salaire minimum est en marche. Rassemblés sous la bannière « Fight for 15$ », des citoyens réclament un SMIC de 15$ par heure dans tout le pays. Les Etats de New York et de Californie ont déjà franchi le pas, notamment grâce à l’impulsion des employés du secteur de la restauration rapide.

Mais que les optimistes se calment. C’est le message qu’Ed Rensi, ancien PDG de McDonald’s et membre encore influent de son conseil d’administration, a envoyé aux employés un peu trop soucieux d’améliorer leurs conditions salariales. Avec un argument massue: si les salaires devaient monter à 15$ de l’heure pour tous les employés américains de la chaîne, l’oncle McDonald’s aurait vite fait de les remplacer par des bras robotisés.

« J’étais au National Restaurant Show hier, et si vous regardez les appareils robotisés qui arrivent sur le marché de la restauration, c’est bien moins cher d’acheter un bras robotisé à 35.500$ que d’embaucher un employé inefficace qui est payé 15$ de l’heure pour emballer des frites « , a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision Fox Business. Dit autrement, le seul espoir pour sauver les emplois dans la restauration rapide serait de ne surtout pas trop accabler les patrons avec des demandes déraisonnables. Le message a le mérite d’être clair.

Et l’ancien PDG de McDonald’s est loin d’être le seul à agiter le spectre des licenciements massifs en cas de hausse généralisée du salaire minimum. La semaine dernière, c’est la chaîne de fast-food Wendy’s, et ses quelque 6

500 restaurants rien qu’aux Etats-Unis, qui annonçait qu’elle allait très prochainement remplacer des travailleurs par des machines capables de prendre des commandes.

Actuellement, hormis les Californiens et les New-Yorkais, la plupart des employés américains de McDonald’s touchent entre 7,13 et 9,14 dollars de l’heure, selon le site Payscale. Une étude menée par l’Université de Berkeley révélait l’année passée que 52% des employés de fast-food dépendaient de programmes publics d’assistance, et dénonçait par la même occasion la politique des bas salaires. Chaque année, ces programmes coûtent l’Etat quelques 152,8 milliards de dollars. Le mois dernier, Mc Donald’s annonçait un chiffre d’affaires en hausse (+5,4%) pour le troisième trimestre consécutif.

Aujourd’hui même, près de 10.000 manifestants se sont réunis devant le siège de McDonald’s, à Chicago, où se tient la réunion annuelle des actionnaires.

Par A. Se.

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